DELAIN : Dark Waters

Dark Waters - DELAIN
DELAIN
Dark Waters
Metal symphonique
Napalm Records

Après l’excellent Apocalypse and Chill paru en 2020, Delain refait surface avec Dark Waters. Le quintet néerlandais ayant fait peau neuve dans son line-up sous la décision de son leader et fondateur Martijn Westerholt (ex-Within Temptation), Delain entre avec ce septième album studio dans une nouvelle ère. Autour du claviériste, s’ajoutent désormais le guitariste original Ronald Landa, ainsi que le batteur original Sander Zoer (ex-Nemesea), en plus du nouveau bassiste Ludovico Cioffi (Nightland, The Modern Age Slavery…) et de la nouvelle chanteuse italienne d’origine roumaine : Diana Leah. Si cette dernière possède un joli minois et une très jolie voix, elle reste dans le même registre vocal que sa prédécesseure, Charlotte Wessels, mais elle a la lourde tâche sur ses épaules de nous faire oublier cette dernière tant son timbre est proche…

Alors que dire de ce nouvel opus ? Delain reste dans la lignée de ce qu’il a toujours fait jusqu’à maintenant sans aucune prise de risque artistique ici. On retrouve ainsi les différents mélanges de pop et de metal symphonique, en plus de ce côté musiques de films, si caractéristiques du son de la formation batave. La combinaison claviers/guitares fonctionne toujours bien, comme le reste, la formule marche encore mais il n’y a effectivement ici pas de risque artistique de la part de Martijn et ses recrues pour ce nouveau départ.

Ainsi, l’album se découpe en deux parties. La première démarre avec la chanson « Hideaway Paradise », un titre onirique, sublimé par la voix de la chanteuse Diana, au mélange pop/metal pleinement travaillé. Le second morceau, « The Quest and the Curse », est sans aucun doute celui qui se démarque le plus et qui vient donner du tonus à cette première partie. On y entend des riffs bien heavy et une batterie dynamique, alliés à un fantastique son symphonique couplé et à des chœurs enflammés. Ces chœurs se retrouvent d’ailleurs sur la quatrième piste « Mirror of Night » apportant un côté sombre appuyé, auquel s’oppose le chant lumineux de la nouvelle princesse Leah (elle était facile celle-là). La mélodie est entêtante, grâce aux riffs et au groove de la batterie répétitive de Sander Zoer. Néanmoins, la délicate touche de piano apporte une sublime parenthèse. Avant cela, le morceau « Beneath » se démarque par son solo de guitare mélodieux. S’ensuit le titre « Tainted Hearts ». S’ouvrant avec une batterie brute, qui le reste tout du long, il est renforcé par des riffs anguleux. Bien évidemment, chaque titre présente des qualités indéniables mais il y a tout de même cet aspect élémentaire et simple dans la formule Delain qui ne permet pas à ce Dark Waters jusque-là de réellement décoller. Il faut attendre le sixième titre, « The Cold », pour entendre le meilleur de ce septième opus. L’aspect symphonique est savamment accentué, ce qui fait basculer le disque dans une dimension plus épique et picturale. De même que sur « Moth to a Flame » (titre en clin d’œil à celui très proche de Metallica peut-être ?), où le mélange pop/metal est plus développé, auquel s’ajouter des riffs plus épais et une batterie bien bourrue. Enfin, la présence légère du synthé sur « Queen of Shadow » vient dynamiser et aérer le tout.

Dark Waters s’avère être donc un bon album studio, convenu, composé de riffs toniques et porté par une voix à la fois douce et sophistiquée qui ravira les fans de Charlotte Wessels tant son grain de voix est proche. Une belle et agréable galette qui s’écoute facilement, et s’apprécie réellement sans problème. Toutefois, l’aspect linéaire, formaté, l’absence d’innovation, et une certaine répétitivité des morceaux font qu’il manque à cette œuvre un petit « quelque chose » en plus, qui l’aurait fait passer de bon à excellent. [Aurélie Cordonnier]

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