DISILLUSION : Ayam

Ayam - DISILLUSION
DISILLUSION
Ayam
Metal progressif
Prophecy Productions

Alors qu’Opeth tend toujours à puiser un peu plus vers les influences seventies si chères à Mickael Akerfeldt, Disillusion, lui, continue d’évoluer dans un metal progressif contemporain, plus moderne, son leader Andy Schmidt n’hésitant à pas expérimenter et fusionner divers éléments, quitte à sonner trop avant-gardiste parfois (l’incompris Gloria en 2006). Libérés depuis leur précédente œuvre au nom prédestinée (The Liberation), et passée une pandémie, nos amis allemands accouchent d’Ayam, un quatrième effort complexe mais (r)affiné. Son guitariste/chanteur et principal compositeur/auteur ose toujours les mélanges, avec un réel talent de composition, mais aussi d’interprétation (sa palette vocale : chant clair, growls, narration…), nous embarquant dans une exploration de son « moi » intérieur, si cher à Freud.  

À l’instar du bon vin qui vieillit, Disillusion développe habilement ici des émotions véritablement palpables à travers, certes, de longues plages ambitieuses qui mettent souvent du temps à décoller (le premier single « Am Abgrund » et ses onze minutes), tour à tour intimistes et violentes (« Tormento », « Driftwood »), le tout étant d’arriver à plonger dans cet épais tunnel de nuages pour y trouver la lumière, éléments récurrents chez Disillusion (l’artwork ouranien d’Ayam reprenant par opposition celui tellurique de The Liberation aux formes plus froides et cubiques). Un disque splendide et contrasté, aux mille facettes, qui se révèle à vous (« moi »), si l’on prend un tant soit peu le temps de briser la glace, pour le savourer et faire plaisir à votre « ça ». [Seigneur Fred]

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