FRAYLE est certainement l’une des meilleures réalisations de cette fin d’année 2025 ! Révélé en 2018 par l’EP The White Witch, le quatuor américain fondé à Cleveland (Ohio) en 2017 publie Heretics & Lullabies (@napalmrecords), un 3ème petit chef d’œuvre singulier de doom metal atmosphérique façonné par le noyau créatif constitué de Gwyn Strang au chant et du multi-instrumentiste Sean Bilovecky. FRAYLE pratique un doom occulte avant-gardiste, très mystique et transcendant, qui surprend par la qualité des compositions, ses subtiles influences (blackgaze, post rock AOR, dark rock…) et par sa personnalité musicale hors norme incarnée par sa frontwoman à la voix si particulière qui vous embarque dans un univers sombre et machiavélique, le tout soutenu par de superbes vidéoclips qui sont à eux seuls de véritables courts métrages très cinématographiques à l’esthétique glaçante… Leurs deux principaux membres (et leur chat Uriel) ont donc tombé les masques et les accoutrements pour l’occasion (promotion de l’album oblige), merci à eux 2 ! [Entretien réalisé par Zoom avec Gwyn Strang (chant) et Sean Bilovecky (multi-instruments) par Pascal « Doomicus » Beaumont – Photos : DR]
->> Single « Walking Wounded » par FRAYLE, extrait de l’album Heretics & Lullabies (Napalm Rec.)
Si vous ne connaissez pas encore Frayle, il n’est pas encore trop tard de les découvrir grâce à cette pièce majeure qu’est leur troisième opus, à la fois sombre et beau, qu’est Heretics & Lullabies. Pour restituer un peu le contexte, Frayle évolue sous forme de duo artistique et s’est formé en 2017 par, non pas Gwen Stefani, mais Gwyn Strang au chant, et Sean Bilovecky (multi-instrumentiste). Ces Américains nous arrivent tout droit de Cleveland (Ohio) plus précisément. Bon, ça c’est pour l’état civil. Côté ambiance, leur nouveau méfait Heretics & Lullabies fait suite aux excellents et déjà prometteurs 1692 sortie en 2020 et Skin & Sorrow en 2022, eux-mêmes précédés de deux EP’s : la révélation The White Witch (2018) et un album capté en public : Live at House of Wills en 2021. Pour comprendre l’univers de Frayle, il suffit de vous plonger dans les quatre singles disponibles “Walking Wounded”, “Heretic” très heavy rock, « Boo » qui bénéficie de la participation du chanteur de Metal Jason Popson (ex-Mushroomhead), ou encore la reprise “Summertime Sadness” (Lana Del Rey), et vous serez littéralement happés par le style vocal étrange de la chanteuse Gwyn Strang et les lignes de guitare écrasantes de Sean Bilovecky, véritable homme-orchestre et compositeur aguerri de tous les morceaux.
Comme vous l’aurez aperçu, l’ambiance est funèbre alliée à des riffs heavy à souhait, comme une enclume, et d’une froideur cinglante (“Demons“ ou “Glass Blown Heart“), le tout réhaussé par la voix douce et envoûtante, d’une noirceur terrifiante de Gwyn Strang, tel un véritable ange de la mort portant à bout de voix des titres empreints d’une profonde tristesse comme le magnifique “Souvenirs Of Your Betrayals“, certainement le morceau le plus intime et prenant qu’elle nous délivre. La blonde chanteuse au look étrange, entre objets SM & symboles religieux, délivre ici une interprétation poignante qui vous terrifie par cette obscurité absolue et mélancolique allié à une poésie lyrique que l’on retrouve d’ailleurs tout du long sur les dix chansons proposées ici ! Il s’agit là de la grande force de Frayle, celle d’emporter votre âme vers le monde des ombres, un univers d’outre-tombe, typique du doom metal, mais avec une poésie lyrique et des influences diverses : occultisme, post dark metal, progressif même, et bien sûr gothic metal comme sur “Hymn For The Living“, “Only Just Once“. Les arrangement sont soignés et la production sonore très léchée ici, avec toujours cette force mélodique et ses refrains sortis tout droit d’un esprit (très) tourmenté mais terriblement accrocheurs, vraiment groovy (le single « Boo », “Run“ aussi, le catchy “Heretic”, “Summertime Sadness”).
Frayle redéfinit ainsi le doom metal contemporain avec cette version personnelle et mystique qui habite chacune des chansons de l’album. Tel un voyage fantomatique, cet étrange mais finalement sympathique duo artistique réinvente le doom metal à travers un univers inédit dans une marche lente et macabre qui vous glace le sang et se glisse dans les coins les plus sombres de votre psyché ! Pas de doute Heretics & Lullabies est une œuvre majeure de doom post-metal, ou d’alt-rock atmosphérique, avec donc cette lourdeur et lenteur du doom allié à du blackgaze occulte. Outre la B.O. idéale pour Halloween ce 31 octobre 2025, ce disque risque de devenir une référence absolue dans les années à venir, ouvrant une nouvelle voie vers les ténèbres ! [Pascal « Doomicus » Beaumont]

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