GROVE STREET : The Path To Righteousness

The Path To Righteousness - GROVE STREET
GROVE STREET
The Path To Righteousness
Hardcore/thrash metal crossover
UNFD

Derrière ce nom Grove Street issu du célèbre jeu vidéo GTA et cette pochette old school plutôt simple et colorée, se cache en fait tout un tas de messages et métaphores à propos des différents obstacles en tout genre que l’on peut rencontrer dans sa vie, mais aussi déjà un énorme groupe anglais de hardcore sévissant du côté de Southampton depuis 2013. Fort de plusieurs singles et d’une tripotée d’EP parus sous leur ancien nom Grove Street Families, Grove Street s’est aussi révélé et fait connaître grâce à ses furieux concerts un peu partout en Europe (et on sait de quoi on parle, lire notre live report au Riip Fest cet été 2023). Dans la mouvance actuelle du thrash metal crossover et ce revival des années 80’s/90’s, ce premier effort longue durée s’ouvre d’ailleurs par une intro futuriste aux synthétiseurs tout droit tiré de la BO de Blade Runner, nostalgie oblige (le bien nommé « Regressing Forward »). Et là, les choses sérieuses commencent vraiment avec leur tout nouveau single « Hunting Season ». Sur un riff costaud et un riff plombé, nos cinq énergumènes posent les bases d’un hardcore/metal inspiré de leurs pairs comme Cro-Mags, Sick Of It All, les vieux Leeway, avec des influences thrash allant des plus récents Power Trip aux vétérans de Suicidal Tendencies ou Anthrax, en moins techniques cependant (comme sur « Sick & Tired » également, plus loin sur l’album). Si ce premier titre est très heavy, ce n’est pas tout. Lyriquement, comme on vous le disait, il y a un message ici, ce n’est pas juste de la figuration sur un skateboard, arborer des tatouages et faire des pas de danse punk/hardcore ou headbanguer comme un sauvage. Le quintet de Southampton explique que la chanson « Hunting Season » a été écrit : « pour mettre en lumière comment l’obsession de scruter les autres et de les voir tomber en disgrâce, plutôt que de les aider et de les voir réussir, entrave la société et l’empêche de s’épanouir. Ce comportement est néfaste pour la progression, tant individuellement que collectivement ». Voilà, il y a du sens ici, comme généralement chez les formations de hardcore.

La suite s’avère tout aussi engagée et passionnante, et surtout plus fun et groovy, forcément avec un tel patronyme, à l’instar du single « Lessons of the Past » qui tournait déjà depuis pas mal de mois sur nos platines. Les riffs sont tranchants, les breaks bien sentis grâce à des rythmiques catchy, et ce phrasé rappé en argot anglais de Sully, véritable bête de scène. Car nos Anglais ne font pas semblant, et donnent tout, n’hésitant pas par moment à insuffler une touche de modernité et parfois plus douce sur une mélodie, comme sur la fin de « Lessons of the Past » donc, mais aussi la fin de « Born II Lose » ou « Shift », rappelant Turnstile dont ils ne se cachent pas être fans. Grove Street, vous l’aurez déduit, aime donc le hardcore/metal des années 80/90 mais sait aussi ajouter sa patte, son groove, et sa touche actuelle, même si leur son avec cet effet de reverb’ partout et cette batterie acoustique renvoie à une production sonore clairement typée old school. On imagine que la bande de copains d’université (ils se sont formés durant leurs études communes en production sonore) s’est bien amusé durant la conception de The Path To Righteousness, à l’image de son sympathique vidéo clip trash et do it yourself pour le titre « Ulterior Motives ». Et pour finir en beauté, ils invitent un de leur staff technique sur l’ultime « Cycle of Grief » accompagné d’un solo de gratte final épique.

Mêler l’utile (des messages de société forts) à l’agréable (le plaisir de jouer ensemble entre potes) en essayant de transmettre de manière énergique des choses positives sur disque et en concert (comme les poids lourds de Hatebreed) quand tout va mal dans nos sociétés modernes toujours plus individualistes, voilà le véritable fer de lance de Grove Street. Et rien que ça, ça fait du bien par les temps qui courent et on les remercie vivement ! Alors pour vibrer et groover dans le pit, ne manquez pas nos Anglais dès leur prochain passage en France, vous ne le regretterez pas ! Rencontré, vécu, testé et approuvé par Metal Obs. [Seigneur Fred]

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