GROVE STREET : New anarchy in the UK

Découverts au dernier Riip Fest 2023 en juillet dernier (même si son programmateur Emile nous avait déjà mis la puce à l’oreille avant le festival), les cinq Anglais de Grove Street nous ont véritablement soufflé sur scène avec leur énergie lors de leur récent passage en France cet été. Derrière leur look de jeunes skateboarders à la cool aux influences aussi bien punk/hardcore que metal, se cachent cinq copains attachants qui ont plus d’un tour dans leur sac pour nous faire groover dans le pit, à commencer par leur premier véritable album studio, The Path To Righteousness, véritable bombe de hardcore crossover disponible dès fin septembre sur le label UNFD. Nous avons fait connaissance avec toute la bande de lascars. [Entretien réalisé avec Sandy (guitare), Andy Harper (guitare), Joe Paine (basse), Josh Williams (batterie) et Sully (chant) au festival RIIP Fest par Seigneur Fred – Photos live : Maxime Hillairaud ; autres photos : DR]

Commençons si vous le voulez bien par l’origine du nom du groupe : Grove Street. C’est tiré du célèbre jeu vidéo GTA San Andreas où figure le nom d’un quartier et sa mafia, c’est ça en fait ? Car à l’origine vous vous appeliez Grove Street Families mais vous avez été contraints de changer de nom du coup pour des raisons de droits d’auteurs…
Joe :
Oui, avec Rock Star, l’éditeur du jeu vidéo. On était en contact avec, et on a dû changer de nom du coup, en effet.
Sandy : En fait, ils ont été plutôt cool avec ça. Mais on ne peut plus trop en parler publiquement, mais à la base on a changé le nom car oui c’était associé à ça dans ce jeu vidéo. Maintenant, on a décidé de changer de direction, on s’appelle Grove Street, ça a plus de sens avec ce que l’on fait à présent.

Je présume que vous êtes donc fans de jeux vidéo et y jouez beaucoup ? Et pourtant vous saviez bien que derrière ce jeu vidéo, il y avait des droits là-dessus, non ?
Sandy :
Ouais, moi et Sully (chanteur) avions cette idée au départ. On jouait à ce jeu vidéo et on trouvait ça cool, tout simplement. Personnellement je joue sur Playstation, je joue même dans une équipe !
Andy : On joue toujours énormément. J’adore ça. De mon côté, Xbox.

Vous avez le temps de jouer malgré vos plannings actuels entre la tournée et votre nouvel et premier album qui se profile ?
Joe :
Bien sûr !

Le batteur (Josh Williams) arrive alors…
Josh :
Salut ! (rires)

Pouvez-vous résumer l’histoire du groupe, depuis sa création, etc. afin de mieux vous connaître ? Comment est né Grove Street ?
Sandy : Oui, pas de problème. Le groupe s’est formé en 2013 à Southampton (Ndlr : au sud de l’Angleterre). On était étudiants tous ensemble à l’université en production de musique. Et on avait un cours, un module, où il fallait en groupe enregistrer un EP en studio. On a alors décider de créer un groupe, déjà dans ce style, avec une base hardcore, après je ne sais pas si ce que l’on joue est toujours à qualifier de hardcore (rires), mais bon. Voilà, on a commencé comme ça, enregistrant ça, puis on a mis l’EP en ligne. Des gens ont aimé, on a eu de bons retours. Après cela, ça a été de fil en aiguille car on a eu l’opportunité de faire des concerts et partir déjà en tournée en Angleterre, puis en Europe. Ça a commencé sérieusement à partir de 2016, puis on a sorti un EP, et plusieurs singles petit à petit. Et là on a signé avec le label UNFD pour notre premier album qui arrive à la rentrée (Ndlr : date de sortie officielle le 29/09/2023). Les gens peuvent déjà le réserver et le commander ! (rires)

Ce soir ici au festival Riip Fest, près de Tours, c’est Cro-Mags qui joue en tête d’affiche après vous. C’est pas rien quand même pour vous de jouer juste avant Harvey et Cro-Mags, non ? Vous êtes fans ? Une influence ?
Andy :
Ouais, putain !
Sandy : Oui, on va regarder le concert, tu m’étonnes ! C’est une super chance. Cro-Mags est le genre de groupe qui nous a influencés, en effet, en mélangeant déjà le punk/hardcore et un peu de heavy metal. Et Harley Flanagan, c’est quelqu’un ce gars-là, une sacrée personnalité ! Et leur album The Age Of Quarrel est le genre d’album qui nous a influencés, notamment sur notre nouvel album.

Alors, en parlant de vos influences, je présume qu’au sein du groupe, elles sont multiples et variées car ça se ressent dans votre musique qui mêle thrash metal, punk/hardcore, hip-hop, bref, du bon crossover ! Quelles sont donc vos principales influences à chacun ? Je vois Andy que tu arbores un t-shirt d’Obituary. Tu dois être le plus métalleux de la bande, je crois ? (rires)
Andy :
(rires) Sûrement, oui ! Obituary en effet, notamment. J’écoute et suis fan essentiellement de thrash et de death metal, oui. Et du hardcore, bien sûr.
Sandy : Metallica Agnostic Front, Sick Of It All, etc.

Ça ne doit pas être évident de composer ensuite avec toutes ces influences au sein du groupe, non ?
Andy :
Non ! (rires) Mais on se connait depuis longtemps, donc ça va. C’est bien à la fois d’être différent avec chacun ses influences, son style, d’un autre côté, mais d’un autre côté, parfois c’est long et difficile d’arriver à ce que l’on veut tous, aller jusqu’au bout des chansons afin que tout le monde soit satisfait. Après, on pourrait s’y perdre à force mais ça va.
Sandy : Si on n’était pas ainsi dans le groupe, tous différents, on ne sonnerait pas ainsi avec Grove Street aujourd’hui en fait. Nos différences créent ce mélange que l’on entend dans notre musique. C’est notre force, ce crossover. Aussi, on est tous perfectionnistes en studio du fait de nos études, alors on est minutieux sur chaque détail. Ça doit être à 10/10 quand on fait les choses.


Utilisez-vous beaucoup des nouvelles technologies en studio du fait de vos études dans le domaine ? (Guitar pro…)
Andy :
Oui, pas mal mais on bosse encore un peu à l’ancienne. Pour ce premier album, on a beaucoup bossé dessus tous ensemble en studio. J’ai programmé par exemple sinon au départ la batterie mais après c’est Josh qui s’y colle et joue ses parties, bien sûr.


Comment avez-vous procédé pour les nouvelles chansons de ce premier album The Path Of Righeousness qui voit le jour à présent ?
Sandy : En fait, durant l’épidémie de covid-19, on a surtout écrit et composé en prenant le temps. Finalement, de ce côté-là, c’était bien. On a bossé dur.
Andy : Après on est venu enregistrer chez moi dans mon studio, enfin ma chambre ! (rires) Mais Josh, notre batteur, possède aussi son studio chez ses parents. Là on a été enregistré la plupart des instruments du nouvel album.

Il paraît que l’acoustique est très bonne en général aussi dans une salle de bain ? (rires)
Andy :
Ouais, il paraît aussi ! (rires)

Dans votre nom de groupe, Grove Street, il y a donc ce mot dérivé de « groove » et justement, on peut dire que sur disque ou live, votre musique groove, non ? C’est voulu tout ça, je pense ? (sourires)
Andy : J’ai toujours voulu que ça groove, qu’importe le nom du groupe. C’est ce que j’aime, c’est ce que l’on aime dans le groupe, que ça groove et envoie ! Faut que ça bouge. En fait, on retrouve tous les éléments du metal, du punk et du hardcore que l’on aime : mosh parts, solo de guitare, etc.
Joe : Du hip-hop aussi, on aime bien ça, dans les rythmes et le phrasé de Sully (chant).

On parlait de Cro-Mags précédemment avec qui vous jouez ce soir en concert au Riip Fest. Mais ensuite des groupes eux-mêmes influencés par Cro-Mags, à la fin des années 80/90, ont commencé à mélanger heavy metal, punk/hardcore et hip hop : je pense à Bodycount ou Biohazard qui, par exemple, avait fait un duo avec Cypress Hill sur leur album State Of The World Address en 1994 !
Andy :
Ouais, on aime beaucoup ! C’est toujours aussi heavy. Ça reste old school mais toujours aussi bon.
Sandy : Ouais, grave. Pour moi, l’album Urban Discipline est probablement l’un des meilleurs albums de hardcore/metal justement, encore aujourd’hui.

Parlez-moi davantage à présent de ce nouvel et premier album donc, intitulé The Path Of Righteousness alors ! Comme on ne l’a pas encore écouté… Combien de chansons, y’a-t’il des invités, tiens, comme Cypress Hill (rires), le label, etc.
Sandy :
Alors il y a onze chansons au total dont une intro et déjà deux singles parus : « Lessons Of The Past » et « Path To The RIghteousness ». Un nouveau devrait paraître, on est en train de faire le nouveau clip d’ailleurs pour une troisième chanson. Sinon ça sort donc le 29 septembre 2023 sur UNFD.
Andy : Il n’y a pas d’invité spécial connu mais on avait parlé d’inviter des amis, donc il y a un pote et aussi notre tour manager qui font des chœurs. (sourires) C’est vraiment la famille, la bande de copains quoi que l’on retrouve sur l’album.
Joe : La « Grove Street Family » en somme ! (rires)

Vous auriez pu inviter les gars d’Overpower de Bristol et que vous connaissez bien apparemment. Ils ont joué ici hier et ont fait un malheur sur scène ! Ils ont tout déchiré !
Andy :
On voulait faire ça aussi, avec notre chanteur.
Sully : Ouais. Mais disons que chaque groupe fait son truc aussi, et comme on ne sort que là que notre premier album, il faut qu’on s’impose en faisant les choses par nous-mêmes déjà. On verra à l’avenir quand on aura plusieurs albums. Cela compte beaucoup pour nous d’inviter déjà ceux qui nous entourent au quotidien et pas forcément d’autres potes d’autres groupes pour le moment du moins.

Quelles sont tes influences en tant que batteur, Josh ?
Josh :
Un batteur spécifique, ou un genre de musique en particulier tu veux dire ?

En musique en général, mais aussi des personnes, oui, qui t’ont inspiré et continuent de t’inspirer ? Dave Lombardo par exemple dans le thrash metal et bien plus encore ?
Josh :
Oui, Dave Lombardo est impressionnant. Mais en fait, j’ai commencé la musique à partir du hip hop à la base. Puis des groupes comme Linkin Park. Après, je n’ai pas eu l’envie d’apprendre la batterie spécialement par rapport à quelqu’un, mais je suis fan de Vinnie Appice. Et plus récemment, j’aime beaucoup ce que fait le batteur de Turnstile, Daniel Fang. C’est vraiment un très bon batteur, je trouve. Le batteur aussi de Never Ending Game. (Ndlr : Derrick Daniel)

Vous aimez justement Turnstile car certaines personnes les trouvent à présent trop commerciaux et mainstream ? Ils mélangent divers éléments pop et électro à présent dans leur hardcore, non ?
Andy :
Oh, Turnstile ? C’est génial, tu veux dire !
Sully : Ils dépassent les simples frontières de la scène hardcore.
Sandy : Ils tournent beaucoup et ont du succès, notamment par chez nous en Grande-Bretagne. Après, ils évoluent d’album en album. Les rythmes, ce mélange, et ça fait un moment qu’ils tournent et méritent ce succès
Sully : Certains de mes amis n’aiment plus Turnstile justement à cause de ça. D’un autre côté, ils sont plus accessibles, et touchent un plus grand public.

Mais au fait, pourquoi ce choix de titre The Path Of Righteousness ? Quel est le message que vous avez voulu passer ici ?
Sandy :
Ce titre représente en quelque sorte un voyage, comme un périple de la vie. Au bout du compte, dans la vie, soyez heureux, même s’il y a des obstacles ! Chaque morceau de l’album correspond un peu à une nouvelle étape dans la vie avec des embûches sur ce chemin. Alors il faut avancer sur le chemin, coûte que coûte. Il faut parfois faire des choix, des efforts, prendre un autre chemin…

Quels sont vos accordages et matériels utilisés sur scène étant donné que vous mélangez différents styles : metal, et hardcore ?
Andy :
On joue avec deux types d’accorages à la guitare, selon les chansons. En Drop C# (Do) et en accordage standard de D (Ré). Pour cela, on joue sur amplis à lampes Peavy, et on utilise des pédales d’effets, pas trop de plugins.

C’est vrai que vous vouliez tourner une scène en vidéo pour votre prochain clip de Grove Street ici en France près de Tours avec un pont et plonger dans l’eau mais ici la Loire est peu profonde et c’est interdit ?! (rires)
Sandy :
(rires) Ah ah ! Tu es bien renseigné.
Andy : (rires) On est en tournée durant dix jours alors oui, on cherche des spots pour filmer ça, et d’autres choses pour le prochain clip mais aussi à poster à travers des stories amusantes sur Facebook. Mais on n’a pas pu trouver ça car c’était trop dangereux. Mais sur la route, on va bien trouver d’autres idées…

Pour conclure, quel est votre message pour les « frogs », autrement dit nous les Français ?
(sourires)
(Rire général)
Sandy :
Vive la France !!!

Et fuck Brexit aussi, non ?
Ensemble :
Ouais !! Fuck Brexit !
Andy : Ouais, « Fuckin’ Brexit ! » Ah oui, ça c’est une belle merde, chaque jour, c’est long à chaque passage. Quelle galère ça pour venir, les passeports à jour, les papiers, la douane, etc. C’est compliqué…

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