HEROES & MONSTERS : Le trio de l’étrange

Formation improbable que celle réunissant le guitariste Stef Burns (Y & T, Alice Cooper, Huey Lewis & The News), le bassiste/chanteur Todd Kerns (Slash ft. Myles Kennedy & The Conspirators) et le batteur Will Hunt (Evanescence) ! Et pourtant un réel projet musical est né grâce à la réalisation d’un album imparable. [Entretien avec Todd Kerns, chant/basse, par Philippe Saintes – Photo : Enzo Mazzeo]

HEROES & MONSTERS logo

Heroes & Monsters est un jeune projet. Comment est-il né et avec quelle volonté ?
Le groupe est né à l’initiative de Stef et Will. Ils cherchaient un chanteur et un bassiste. Finalement, j’ai été sollicité pour l’enregistrement de l’album. Visiblement, ils aimaient bien mon style. (rires) Will est un ami. En revanche, je ne connaissais Stef que de réputation. C’était avant tout un retour dans le jeu pour tous les trois après deux années de covid. La situation a nourri le processus. Nous avons travaillé selon la norme actuelle, à savoir des enregistrements à distance. De toute évidence, il ne nous était pas possible de recréer l’alchimie d’une session d’enregistrement traditionnelle. La suite reste encore à écrire. Tout est possible en fait et c’est ça qui est excitant dans ce métier. Nous sommes satisfaits de ce premier disque, deux clips l’accompagnent et un troisième sera mis en boîte lors de la dizaine de concerts programmés en Italie au mois de février. Si la scène est importante pour nous, les albums le sont tout autant. Même si le format physique perd un peu de son sens aujourd’hui avec la consommation de la musique en streaming et les difficultés de l’industrie musicale, je suis heureux d’avoir encore au fond de moi cette envie de créer.

Vos chansons vont droit au but, sans artifice. On ressent évidemment le mélange de vos influences…

C’est naturellement la musique que nous aimons collectivement qui a inspiré le travail de composition mais chacun a ajouté ses idées propres. Je suis d’ailleurs content que cela soit ressenti par une oreille extérieure. Le courant essentiel dans notre musique est un rock’n’roll agressif avec un gros son de guitare. Will, Stef et moi sommes attirés par les chansons accrocheuses, bien ficelées. Nous apprécions aussi bien les compositions d’Abba que de Black Sabbath en termes de mélodie. Cela se ressent sur l’album.

Il y a également des réminiscences des années ’80, comme sur les titres « Let’s Ride It » et « Locked And Loaded ».
C’est une remarque intéressante. Les années ’80 sont régulièrement décriées par des professionnels de la musique. Les groupes qui ont survécu à cette période savent de quoi je parle. Personnellement je me fous des critiques et des gens qui portent aujourd’hui un regard excessivement négatif sur la production de cette époque. Si sur les dix titres de l’album certains ont une sonorité 80s, tant mieux. On trouve des morceaux heavy, sombres, calmes ou entraînants sur Heroes And Monsters. J’aime les variations de genre car ça renforce la dynamique.

Tout le monde connaît Slash le guitar hero, la légende des Guns N’Roses. En tant que son complice au sein des Conspirators, comment pourrais-tu le décrire sur le plan humain ?
Slash est l’une des personnes les plus sympathiques que je connaisse. Il ne heurte personne, ne se met jamais en colère. C’est très facile de travailler avec lui. C’est aussi un passionné qui est exigeant avec lui-même. Il aime par exemple répéter longuement avant de partir en tournée car il veut donner le meilleur sur scène. Ce n’est pas quelqu’un qui se repose sur ses lauriers. Il est probablement arrivé au sommet de son art aujourd’hui à force de travail et de perfectionnement. On s’appelle régulièrement. Je le considère comme un véritable ami et ai la chance de jouer depuis près de treize ans maintenant avec l’un des plus grands guitaristes de l’histoire du rock et cette collaboration continue.


Publicité

Publicité