KATATONIA : Princes des ténèbres

Katatonia est un combattant, un prodige qui règne en maître avec quelques albums qui marqueront l’existence du dark metal scandinave. Dead End Kings en 2012 avait affiché un groupe revigoré, plus tard en 2020, City Burials continua dans cette lignée après les sonorités plus progressives de Dethroned & Uncrowned, et The Fall Of Hearts. Aujourd’hui, nos Suédois proposent Sky Void Of Stars tout en respectant leur ligne de conduite, à savoir la mélancolie et son combat dans la vie. Attendez-vous encore une fois à une œuvre d’art de la part du quintet de Stockholm. [Entretien avec Jonas Renkse, chant, par Loïc Cormery – Photos : DR]

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Je sais que c’est une question un peu dépassée mais comment avez-vous vécu la pandémie avec la sortie de City Burials en 2020 ?
C’était extrêmement frustrant d’avoir un nouvel album mais pas moyen de tourner avec ça et de le défendre. On dirait que l’album s’est figé dans le temps. D’un autre côté, c’était un événement mondial, tout était fermé et personne d’autre ne faisait rien non plus, donc au moins ce n’était pas notre faute si nous n’avions pas pu promouvoir l’album comme nous l’aurions voulu.

Avez-vous pris le temps de faire autre chose que de la musique ? Vous êtes-vous découverts par exemple de nouvelles passions ?
Pas vraiment, je me suis beaucoup occupé d’écrire de la musique et c’était aussi un bon moment pour passer plus de temps avec ma famille, plus que je ne l’ai fait depuis des lustres. Mais maintenant que tu en parles, ça aurait été une bonne occasion de se trouver une nouvelle passion. La prochaine fois ! (rires)

Après de nombreuses années chez Kscope, vous arrivez chez Napalm Records. Le fait que Bloodbath soit aussi chez Napalm a-t-il influencé votre choix et pourquoi ? Au passage, très bon album le dernier Bloodbath !
Merci. Eh bien, nous avions à peine commencé à travailler sur la sortie de Bloodbath que nous avons également signé le contrat avec Katatonia, mais tout semblait vraiment bien pour les deux groupes. Napalm Records est un label solide avec une grande connaissance des scènes actuelles dans lesquelles nous travaillons. Nous sommes convaincus qu’ils nous aideront à aller encore plus loin avec notre musique.

Votre album Dead End Kings a eu dix ans l’an passé. J’ai vu qu’il y avait d’ailleurs une superbe réédition, etc. Peux-tu nous en dire davantage ?
Je n’ai pas vraiment participé à la réalisation de la réédition, j’étais tellement occupé à écrire pour le nouvel album. Mais à chaque fois qu’un album fête ses dix ans, ça fait bizarre. C’est fou comme le temps passe très vite… L’ère Dead End Kings a été importante pour le groupe. On tournait beaucoup à l’époque donc ça me rappelle de bons souvenirs de la vie sur la route.

Katatonia


Parlons du nouvel album Sky Void Of Stars. Dans un premier temps, ce nouvel album est-il une nouvelle étape ou un nouveau chapitre pour le groupe ?
C’est difficile à dire, nous n’entamons pas délibérément de nouveaux chapitres, le temps nous dira si cet album a changé ou non. Nous nous efforçons toujours d’élargir notre son et nous ferons toujours de notre mieux pour que tout passe au niveau supérieur, mais lorsque vous êtes dans le processus, vous ne pensez pas vraiment à ce que l’album signifiera potentiellement à long terme.

D’après mes informations, tu as composé tout l’album, ou du moins une grande partie de celui-ci. Quels sont vos rituels de composition ? De quelles idées partez-vous habituellement ?
Je commence généralement par jouer de la guitare, mais parfois j’utilise un son de synthé ou même un battement de batterie. J’essaie d’écrire de la musique presque tous les jours et même si cela ne finit pas par être quelque chose que je peux utiliser ensuite, c’est presque comme une chose thérapeutique pour moi. C’est plutôt apaisant de faire preuve de créativité et de se perdre dans ce processus.

Quels sont les principaux sujets évoqués sur Sky Void Of Stars ?
Nous n’avons pas vraiment changé, ha ha ! (rires) Ce sont nos sujets habituels, c’est-à-dire la noirceur du quotidien, le temps qui passe, le sentiment de ne pas avoir de sens dans la vie…

Joel Ekelöf de Soen fait une apparition sur le sublime titre « Impermanence ». Pourquoi avoir fait appel à Joël ? Êtes-vous un fan de Soen car j’aurai plutôt dit l’inverse ? (sourires)
Soen est un super groupe, nous les connaissons, et nous avions parlé à Joel de faire quelque chose ensemble. Alors quand j’ai écrit le morceau « Impermanence », j’ai juste senti que c’était la chanson parfaite pour que nos voix se rencontrent. Il a fait un travail formidable avec sa signature sonore, c’est très approprié.

L’artwork de ce nouvel album est également magnifique. Qui l’a conçu ? Et quel est le concept derrière ?
Il a été créé avec l’artiste italien Roberto Bordin. Nous lui avons donné quelques lignes directrices et il est venu avec des images très impressionnantes. Je pense que son art est une extension de la musique et des paroles. Et il aide définitivement l’album à en faire un tout. C’est complet.

Nous espérons vous voir bientôt en France. Des choses prévues bientôt ?
Oui, en janvier et février 2023, nous ferons une tournée européenne pour Sky Void Of Stars pour laquelle nous ferons quelques arrêts en France. J’ai déjà hâte d’y être, ça faisait un moment qu’on n’avait pas joué votre beau pays ! (Ndlr : Katatonia sera également présent au festival Hellfest édition 2023).



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