MERCYLESS : Those Who Reign Below

Those Who Reign Below - MERCYLESS
MERCYLESS
Those Who Reign Below
Death metal
Osmose Productions

Infatigable, increvable, insatiable, on ne sait pas si c’est Max Otero qui l’est, lui le leader et co-fondateur de Mercyless un beau jour de 1987 (alors sous le nom de Merciless déjà pris), ou bien nous qui le sommes devenus tant le death metal du fameux groupe alsacien est viscéral et fait partie de notre quotidien depuis toutes ces années dédiées à la cause. A l’instar de Loudblast (qui sort son nouvel album dans le même temps) ou d’un Agressor, il a influencé plus d’un autre combo de death metal dans l’Hexagone, et au-delà de nos frontières, alors qu’il a lui même puisé ses racines essentiellement dans le death metal US agrémenté du son suédois de Stockholm (Grave, Dismember, Nihilist/Entombed, etc.) grâce à leur collaboration en 1991-1992 avec un certain Colin Richardson, alors tout jeune producteur de Carcass outre-Manche. Celle-ci donna naissance à leur premier album culte Abject Offerings (réédité récemment chez Osmose Productions)… Le reste appartient à l’histoire, et vous la connaissez certainement, alors rentrons dans le vif du sujet avec ce huitième brûlot baptisé Those Who Reign Below (et non For Those About To Rock d’AC/DC ! ;-)). S’inscrivant dans la droite lignée de son prédécesseur The Mother of All Plagues paru en 2020 en pleine pandémie, ce dernier n’y va pas par quatre chemins. D’entrée, passée une petite intro dédiée aux malades en phase terminale, « Extreme Unction » attaque sévère !!! Aie ! Mercyless exprime là une grande brutalité qui va de pair avec l’essence même du death metal. Le rythme est rapide, les riffs furieux à la tronçonneuse, et quelques breaks quand même pour respirer, mais c’est extrêmement agressif et heavy, on adore ! Deux solos ponctuent ce premier assaut. S’ils sont peut-être un peu courts, ils sont efficaces, le but ici étant de poser le tableau et l’ambiance qui est clairement belliqueuse. Il en va de même sur le furieux « I Am Hell », premier single extrait de l’album. Là encore, ça tabasse, Max Otero et sa horde démoniaque ne se posent pas de question et font à cent à l’heure, pied au plancher. De vieilles influences thrash un peu à la Slayer et Possessed surgissent un peu ici et là dans ce magma venu des entrailles de la terre. Malgré l’âge, la rage est toujours là, intacte, et le son aussi, énorme, l’album ayant été confié en studio à Raphael Henry (Ataraxie, Fall of Seraphs, Lunar Tombfields, Misgivings…).

Plus mid tempo avec ses mosh parts idéales pour headbanguer, « Evil Shall Come Upon You » fait tout aussi mal à nos cervicales avec des accélérations régulières. Divers invités se succèdent à la guitare, et on apprécie par exemple le solo à la moitié de cette autre terrible chanson. Les growls de Max Otero sont aussi impressionnants que son homologue Stéphane Buriez (Loudblast, Sinsaenum…). Les parties de batterie ne sont pas en reste, et le véloce Johann Voirin (Mortuary, ex-Frénésie), nouveau derrière son kit, ne chôme pas vraiment. Plus mélodieux, « Thy Resplendent Inferno » commence par un lead intéressant, avant de se développer de façon plus classique, mais tout en efficacité. C’est là que l’on voit les influences d’autres combos de death metal contemporains, comme Grave ou Obituary. Mais Mercyless a trouvé sa voie et marqué la scène française et européenne depuis longtemps par son abnégation et sa férocité dans ses paroles et riffs depuis des années. Titre peut-être le plus novateur de Those Who Reign Below, « Crown of Blasphemy » se veut d’une extrême lourdeur et menaçant au milieu de l’album. Tout simplement énorme. Mais globalement, le rythme est très effréné tout du long, et tout se passe dans une telle sauvagerie qu’il faut vraiment s’accrocher. Des âmes sensibles s’égareront certainement dans le purgatoire, condamnées à errer sans fin dans ce chaos à la fois dangereux mais maîtrisé, et finalement splendide (« Chaos Requiem »). On flirte par moment avec le meilleur de Morbid Angel (comme sur « Sanctus Deus Mortis » suivi de « Zechariah », dédié au prophète). Les hostilités prennent alors fin. On reprend alors son souffle, en se disant que l’on est toujours en vie après cette baffe de metal de la mort ! Indispensable à toute discothèque death metal, Those Who Reign Below risque à présent de faire très mal en concert, chose que l’on attend déjà de pied ferme. [Seigneur Fred]

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