REVOLUTION SAINTS : Du changement dans la continuité

Malgré un nouveau line-up, pas de grands bouleversements dans le son des Revolution Saints. Exit Doug Aldrich et Jack Blades, bienvenue à Joel Hoekstra (Whitesnake, TSO) et Jeff Pilson (Foreigner, Black Swan, The End Machines). leur quatrième album séduira avant tout les amateurs d’ « Album oriented rock » (ou A.O.R. pour les connaisseurs). [Extraits d’entretien avec Joel Hoekstra, guitare, par Philippe Saintes – Photo : DR]

REVOLUTION SAINTS eagle flight LOGO

Deen Castronovo et Jeff Pilson font figure ici de survivants suite à l’hécatombe des groupes de hard rock entraînée par la vague grunge durant la première partie des 90’s…
Peu d’artistes peuvent se targuer d’un tel parcours, en effet. Je suis admiratif de leur carrière. De nombreux guitaristes auraient signé des deux mains pour jouer avec eux. Je les ai rencontrés pour la première fois lors de la tournée réunissant Night Ranger, Foreigner et Journey en 2011. On a pratiquement passé un an ensemble sur la route, et toute suite il y a eu un bon feeling entre nous. J’ai grandi dans le milieu du hard rock des années 80 mais le grunge a été bénéfique en ce qui me concerne. Je terminais mes études et suivais des cours de guitare. Cette période a entraîné de gros changements dans l’industrie du disque. Je ressentais le besoin de faire d’autres choses, avec d’autres artistes, d’essayer des styles différents pour devenir un musicien complet. J’ai vagabondé aux côtés de Kathy Richardson, l’actuelle chanteuse de Jefferson Starship et de Jim Peterik (Survivor) qui m’a alors incorporé dans son groupe World Stage. Sans ces expériences, je n’aurais sans doute jamais auditionné pour Night Ranger et Whitesnake par la suite.

As-tu participé aux sessions d’écriture de l’album Eagle Flight où tout était déjà ficelé quand tu as pris le train en marche ?
Frontiers Records a fait appel à des compositeurs extérieurs. Alessandro Del Vecchio, avec qui j’ai travaillé l’an dernier sur l’album d’Iconic, m’a demandé d’écrire le riff du single « Talking Like Strangers ». J’ai imaginé celui-ci en pensant à Doug car il n’avait pas encore annoncé son départ de Revolution Saints. C’est donc par hasard si je suis crédité sur l’album comme compositeur. Il y aura davantage de titres écrits par moi et Jeff sur le prochain disque. Mais notre contribution sur Eagle Flight ne se limite pas à nos instruments. On a façonné les chansons.

C’est la seconde fois que tu remplaces Doug Aldrich : d’abord au sein de Whitesnake et maintenant dans les Revolution Saints ?
On nous compare souvent en raison de notre ressemblance. Car on a tous les deux les cheveux blonds, ha ha ! (rires) Notre style est toutefois différent. Doug est davantage un spécialiste du picking alors que j’utilise la technique du jeu en legato et le tapping. J’adore Doug. Je le connaissais déjà avant d’intégrer Whitesnake. C’est devenu un bon ami. On s’est d’ailleurs appelé il y a quelques jours.

Quelle est la guitare électrique qui manque à ta collection ? Le Saint Graal !
Alors, comme ma guitare principale préférée est la Gibson Les Paul Goldtop 57, j’aimerais acquérir les modèles 56, 58 et 59. Les prix atteignant des sommets, je vais devoir vendre quelques pièces de ma collection avant d’envisager ça. J’essaye d’être raisonnable. Je joue dans des ambiances si variées avec le Trans-Siberian Orchestra (TSO) que je suis obligé d’utiliser sur scène des guitares différentes.

Enfin, ton actualité dans les mois avenir ?
J’effectue actuellement une tournée acoustique en duo avec Brandon Gibbs (Devil City Angels, Poison). Il y a une bonne interaction avec le public. Le troisième album de Joel Hoekstra’s 13 sortira cet été. Mes amis Tony Franklin (Blue Murder, The Firm), Vinny Appice (Last In Line, ex-Dio, ex-Black Sabbath) et Derek Sherinian (Sons Of Apollo, Black Country Communion…) sont évidemment de la partie. Quant à Whitesnake, eh bien je suis en contact régulier avec David Coverdale.


Eagle Flight  - REVOLUTION SAINTS
REVOLUTION SAINTS
Eagle Flight
A.O.R.
Frontiers Records

Frontiers a une fois encore fait appel à de vieux serviteurs de la maison de disques italienne (Hoekstra et Pilson). Ces gars-là se connaissent bien et l’alchimie est immédiatement évidente. Chansons mid-tempo, ballades, morceaux entraînants… Les amateurs de rock mélodique y trouveront leur bonheur tout simplement parce que les Revolution Saints font marcher le photocopieur. Comme sur le dernier album de Giant, c’est extrêmement bien joué, toutefois l’ensemble manque de spontanéité. Heureusement, le jeu de guitare fulgurant de Joel Hoekstra nous touche sur ce Eagle Flight pas vraiment indispensable, mais pas non plus inintéressant. Titres à écouter en priorité : « Eagle Flight », « Talking Like Strangers », « Kids Will Be Kids » et « Crime Of The Century ». [Philippe Saintes]

Publicité

Publicité