STRIGOI : Viscera

Viscera - STRIGOI
STRIGOI
Viscera
Darkened death/doom metal
Season of Mist

Revenant d’outre-tombe, Strigoi trace peu à peu sa route à travers les méandres du métal extrême. Et à tous ceux qui voudront voir une parenté avec Paradise Lost, Greg Mackintosh leur répondra des chants et des riffs contraires ! De fait, un petit saut dans le temps s’impose ! En 2019, Greg Mackintosh signait son retour musical après la « fin » de Vallenfyre. Abandon All Faith, premier album de Strigoi, fut alors à l’image du feu Vallenfyre, et ce, pour le plus grand bonheur des fans du célèbre guitariste gaucher, qui plus est, ici, chanteur. Mais coup de théâtre ! Viscera, dernier album en date du groupe anglais vient briser ce continuum initié sur Abandon All Faith. Strigoi s’émancipe de son public death metal/crustcore (et donc de celui de Vallenfyre) en proposant un son plus viscéral et encore plus ténébreux, aux influences très noires, dark et gothic.



À la pochette totalement black et au son tout à fait death, Viscera, fera donc le bonheur des amateurs de sensations noires et extrêmes. Les morceaux, aux titres évocateurs (« King of All Terror » et sa voix féminine samplée annonçant un « suicide » en écho), sont de longueur très variable. Le rythme est lent ou effréné, les riffs terriblement lourds et accrocheurs font en fait résonner un death/doom metal moins sale que Vallenfyre, mais surtout encore plus abyssal… Toutefois, on n’échappe pas à des blast beats typiquement death (la seconde partie de « Hollow » alors que tout commence comme une face B d’un récent Paradise Lost). La saturation des guitares (présente en masse sur Abandon All Faith) rappellera par moment le Monotheist de Celtic Frost par ce côté abrasif et oppressant, laisse place au jeu violent de Guido Zima (batterie). Le son de Viscera n’est pas qu’une question de composition…C’est aussi une histoire d’écriture dans laquelle les paroles inspirent les mélodies, un processus de travail jusqu’alors inédit pour le bassiste Chris Casket (ex-Vallenfyre (live) et ex-Extreme Noise Terror). Toutefois, l’ouvrage une fois assemblé semble porter ses fruits mais seuls les auditeurs pourront décider de la réussite de ce second album sans retour. En définitive, nul n’ira contredire que Strigoi est une formation qui porte bien son nom, dépeignant au mieux les âmes torturées de notre monde sous forme de créatures mort-vivantes dans l’imaginaire folklorique roumain, mais aussi celui de l’étrange et de l’insaisissable. [Louise Guillon]

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