Skinwalker n’est pas une œuvre à mettre entre toutes les oreilles ! Il faut se l’approprier, l’adopter, l’apprivoiser doucement, respirer les différentes sensations offertes en quelques sorte tant le sujet est complexe et bien travaillé. Ici, pas de morceaux de moins de quatre minutes excepté un interlude, « Temptation’s Door ». On flirte plutôt entre huit et dix minutes, et on est plongé d’emblée dans une ambiance doom metal noire et mélodique, avec « Abandoned By Hope » qui ouvre l’opus de façon magistrale avec sa pléiade d’invités exceptionnels comme Tomi Joutsen (Amorphis), Santeri Kallio (Amorhis), Sami Yli-Sirniö (Kreator) et le chanteur Albert Kuvezin (Yat-Kha) qui maîtrise le khöömei, une technique très basse et non-diphonique du khöömei, pour n’en citer que quelques-uns. Par son concept, Skinwalker s’avère être à la fois doomesque, atmosphérique voire gothic death métal avec la présence de growls. Tout sauf un disque joyeux, bien au contraire, la tristesse est omniprésente sur cet enregistrement international, à l’instar du premier single « Deathlike Silence », accompagné d’ailleurs d’un clip visuellement très réussi.
Mais cet album a ce pouvoir de vous transporter ailleurs dans une sorte de long voyage intemporel, uniquement en fermant les yeux à travers de longs et beaux morceaux comme « The Iconoclast », la chanson-titre, ou encore « Shattered Remains » grâce à des touches progressives et planantes à la Pink Floyd, alliées à des riffs lourds doom metal très efficaces. Au final, Skinwalker est une réussite qu’il faut apprivoiser au vu de la complexité des titres proposés ici, pour un résultat magique. [Pascal Beaumont]
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