Après un Leviathan II cinématographique, bourré de chœurs, et, disons-le franchement, presque sans intérêt, nous étions dans l’expectative pour ce Leviathan III, troisième et dernier volet de la saga covidienne de Therion. Présenté comme plus brut, conçu à l’attention des fans hardcore du groupe suédois, ce nouvel opus est celui qui nous paraît le plus intéressant. Clairement, celui-ci s’avère le plus aventurier et le plus fouillé des trois d’après les dires de son leader et fondateur Christofer Johnsson, à l’image du titre d’ouverture « Ninkigal » dont la violence des growls sublime la voix de soprano de Lori Lewis. Le groupe international fait preuve de ses talents de conteur, avec sa capacité à faire entrer l’auditoire dans un tout autre univers : les chœurs masculins de « Ruler of Tamag » plantent le décor d’un conte pirate ou viking, tout droit venu d’un autre temps. Ainsi, les morceaux tous plus épiques et heavy les uns que les autres se succèdent (« Twilight of the Gods » ou un clin d’œil ici à Bathory ?), « An Unsung Lament », « Maleficium »). La dimension lyrique à laquelle les Suédois nous avait habitués est toujours présente, dans une démesure totale. Notre question pour Therion maintenant est : à quand la concrétisation du projet titanesque d’adapter dans son intégralité un Beloved Antichrist, ou même cette saga Leviathan à présent achevée sur scène ? À quand un opéra metal live ? Tout est essentiellement une question de moyens financiers à vrai dire, et d’opportunité, nous répondra certainement de nouveau son maestro avec un petit sourire et des idées plein la tête… Alors wait & see… [Marie Gazal]
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