Tribulation n’en est pas à son premier coup d’essai. Pour ce sixième acte studio de leur carrière, nos Suédois ont plus que jamais repoussé les codes du genre qui leur a été attribué : le metal. À la fois rock, gothique, cinématographique, Sub Rosa Aeternum se veut avant tout renversant, surtout quand on sait que le groupe a démarré par jouer du death metal à Stockholm, puis en devenant progressivement sur ses dernières œuvres de plus en plus dark et gothic comme sur Where the Gloom Becomes Sound en 2021. Ici, chaque titre, chaque ambiance, est un pas de plus où s’entremêlent à merveille différents arts. Tout commence avec « The Unrelenting Choir », une intro qui contrairement aux albums de metal classique ressemble davantage à une bande-originale (ou OST) d’un hilm d’horreur italien des années 1960/1970 digne de ce nom. La mélodie y est douce et dansante, presque arabisante, quand soudain la pluie, puis la batterie, et enfin la voix de Johannes Andersson, résonnent à l’unisson dans un sombre écho gothique. Cette entrée en matière est tout simplement magistrale. Elle impressionne par sa qualité en ne convoquant là que quelques éléments. Changement de tempo sur « Tainted Skies » qui allie chant guttural et chant clair tout comme son confrère « Time and The Vivid One », entre autres. Ces titres, plus bruts, constituent en quelque sorte la matière première de Sub Rosa Aeternum. Mais il y en a d’autres…
À ce matériau s’ajoute des panoplies de détails et d’arabesques qui viennent parfaire l’édifice à l’instar d’éléments symphoniques sur « Hungry Waters », ou bien des solos de guitares mélodiques sur « Murder in Red ». Les souvenirs des Sisters of Mercy, Fields of the Nephilim et Type O Negative nous reviennent alors. Ces quelques exemples non exhaustifs dévoilent à quel point également Sub Rosa Aeternum est riche, comparable aux trésors que renferment souvent à une cathédrale gothique justement, aussi bien dans sa conception que dans l’atmosphère que l’ensemble dégage (playlist et cover). Et chaque vidéo clip de ces nouveaux singles sont léchés, tels des trailers de films italiens deu mouvement Giallo. La lumière semble illuminer les vitraux sur « Hungry Waters », titre d’une extrême légèreté. « Drink the Love of God » adopte un son plus rock toujours dans une ambiance gothique typique de la littérature victorienne. L’atmosphère mélancolique de « Reaping Song » est le pilier fragile de cet édifice. De bonne facture, Sub Rosa Aeternum viendra parfaire vos soirées post Halloween grâce à son ambiance et son folklore qui atteignent ici des sommets, le tout dans une production sonore fluide et vintage. Et si Tribulation a tourné cet automne en Amérique du Nord en ouverture de leurs compatriotes d’Opeth, outre l’aspect business, c’est aussi une marque de qualité qui n’est pas dû au hasard… [Louise Guillon]
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