Val Experience Band est le nouveau projet de Valéry Granson, guitariste et compositeur. Notre ami belge a débuté dans les années 90, enregistré plusieurs albums notamment avec 15 reasons et Mingawash, mais aussi arpenté moult scènes européennes. Avec son nouvel effort studio baptisé Osmium, il s’essaye à présent en solo. [Entretien intégral avec Valéry Granson (guitare) par Pascal Beaumont – Photos : DR]
Tu viens de former ce nouveau combo Val Expérience Band comment le décrirais tu sur scène et à travers les morceaux que tu proposes à ton public ?
Alors, un concert de VEB, c’est avant tout un voyage, au travers de différents styles : rock, blues, musique orientale, funk, avec cette particularité du rock instrumental : il n’y a pas de chant, c’est la guitare principale qui chante et qui est au centre des mélodies, je veux que les auditeurs de l’album ou le public en concert, voyagent en écoutant ma musique. C’est varié, on ne peut pas dire que les morceaux se ressemblent. Et chacun raconte une histoire à sa façon… Et les morceaux, même sans chant, sont construits de façon à avoir des repères, des couplets, des refrains, des breaks. Ce ne sont pas des prétextes à faire des solos de guitare, loin de là, la guitare remplace le chant et je dois donc trouver des mélodies comme le feraient des chanteurs ou chanteuses, sauf que je les exprime avec des cordes de guitare et pas des cordes vocales. (sourires) Donc, comme pour beaucoup d’albums, l’auditeur ne doit pas aimer tous les morceaux mais trouver ceux qui lui parlent. Et s’il/elle les aime tous, c’est encore mieux ! Certains écouteront ce disque en lisant dans leur fauteuil, d’autres au volant de leur voiture, d’autres au travail… tout est possible ! Personnellement, la musique instrumentale au sens large (BO films, rock, etc.) est très agréable à écouter en lisant (livres, BD peu importe), car elle ne nous distrait pas tout en étant présente. Et pour ceux qui feraient comme moi quand j’étais jeune, on peut jouer dessus avec son propre instrument pour décoder les différentes parties. Je compte d’ailleurs un jour publier les versions sans guitare lead pour que les musiciens puissent s’amuser dessus.
Lorsque tu donnes un concert, qu’est qui te fait dire que c’est un bon show ?
Ça dépend du point de vue : en tant que musicien sur scène, notre mission est de faire passer un bon moment au public, ainsi que des émotions. Voir les gens bouger, sourire, les voir danser sur notre musique, et réagir avec nous est un vrai plaisir en soi. Et si moi je suis dans le public, j’attends une performance non pas parfaite, mais musicale, faite avec le cœur, et surtout humaine. Plus le temps avance, plus je vois des groupes très « mécaniques » sur scène, et la moindre imperfection permet aux réseaux sociaux d’y aller à cœur joie. C’est dommage…
Tu as donné à travers ta carrière plus de deux-cent-cinquante concerts. Est ce que certains t’on marqué plus que d’autres ?
J’en ai plusieurs, mais disons que l’expérience du Szyget à Budapest avec un de mes anciens groupes fut assez unique : hotel superbe, ville magique, festival incroyable, et plein de stars dans l’hôtel avec nous…. Mais de façon générale, j’aime tous les concerts que je joue, certains sont parfois plus difficiles en fonction des paramètres, des infrastructures, de l’état d’esprit, de l’état de fatigue, etc. mais l’important c’est de se donner à fond pour le public, en toute circonstance.
Val Experience Band est donc ton premier projet en solo. Comment est née cette envie de te lancer seul dans cette nouvelle expérience artistique ?
Je me souviens très bien, pendant le confinement, le moment exact où je me suis dit « je le fais ». Je pense que c’est aussi lié au fait que j’approche les cinquante ans, et que ça fait plus de vingt-cinq ans que je joue dans des groupes de metal, que je fais des concerts, et que je voulais avoir un projet personnel, pour m’exprimer, dans lequel je maîtriserai la direction artistique complète de A à Z. Il faut aussi se rendre compte que ce style de musique est moins porteur à la base que de la pop, le rap, ou le rock avec chant. Donc c’est un défi, et un choix décisif sur une orientation musicale, sachant que le succès n’est jamais garanti, peu importe la qualité de ta musique ou les efforts investis.
Osmium n’est pas un titre anodin. Je suppose que derrière ce nom, il y a une idée, voire une symbolique ?
Ah ah, bonne question… ! On pourrait penser que ça a été mûrement réfléchi, par rapport au style musical.… Et bien non… ! (rires) C’est le hasard, je cherchais un titre original bien avant d’avoir composé les morceaux , et en regardant la série Fringe (comparable à une suite de X-Files), ils utilisent l’osmium pour leurs expériences, et j’ai adoré le nom. J’ai vite regardé, et vu que c’était un élément du tableau périodique, qui plus est la matière la plus dense connue jusqu’à ce jour, et un métal de transition en termes de chimie… Parfait ! je prends !!
J’imagine que pour ce premier effort en solitaire, tu avais un son en tête au moment de l’enregistrer ?
Un son organique, pas de trop de prise de tête à essayer cinquante amplis, trois cent effets de pédales, etc. Ça doit sonner rock, consistant, et groovy. On doit bien entendre chaque instrument, et chaque morceau doit avoir une ambiance bien particulière Bien entendu, on a passé une journée pour tester les différentes façons possibles d’enregistrer les guitares mais sinon, c’était assez simple : j’enregistre toutes les parties rythmiques au studio, et je fais chez moi toutes les guitares lead.
Tu as composé une partie des morceaux lors du confinement de 2020, alors j’imagine que cela a eu un impact sur la création de ce premier opus ?
Comme je disais plus haut : que du positif pour moi. J’ai un travail, et le confinement a transformé le temps que je passais à me rendre à mon bureau, en temps utilisable, soit quasi 2h à 2h30 en plus par jour… Fais le compte ! Donc, ça change complétement la donne ! C’est pour cela que l’album a été composé en moins de trois mois et les préproductions étaient prêtes dans la même foulée pour le studio qui a suivi.
Que représente à tes yeux tous ces guitaristes que tu cites régulièrement comme influences : Joe Satriani, Steve Vai, Andy Timmons, Paul Gilbert, Jimi Hendrix, Santana, Brian May, Frank Zappa, Bucket Head, Stevie Ray Vaughan, Jeff Beck, Eddie Van Halen ?
C’est toute ma jeunesse quand j’ai découvert le hard rock, le metal et surtout la guitare instrumentale. Un ami d’école m’ayant fait découvrir plein de groupes, m’a dit un jour : tu fais quoi vendredi ? Je te propose d’aller voir Joe Satriani au Vooruit à Gent, on était en juin 1990, j’avais alors seize ans… Ce jour a changé ma vie. J’ai vu Joe, au premier rang, jouer pendant une heure trente, en formule trio, et je me suis pris une grosse claque, avec des étoiles dans les yeux. Écouter les albums, c’est une chose, mais voir les musiciens en concert, jouer les morceaux, c’est une autre dimension. Et là, j’ai vu qu’à trois seulement, ça pouvait envoyer du lourd. Depuis, j’ai écouté énormément de guitaristes, mais certains sont parfois trop démonstratifs et passe à côté de l’aspect mélodique, et si leur morceau ne raconte pas quelque chose, je ne vois pas l’intérêt. Mais heureusement, ceux que tu cites ci-dessus font partie de mes artistes préférés dans leur style respectif. Mais je pourrais en rajouter d’autres comme Mc Laughlin, Al Di Meola, Allan Holdsworth, David Gilmour, etc.
Comment s’est déroulé le processus d’enregistrement de ce nouvel opus Osmium ainsi que ta collaboration avec Gerald Jans (Channel Zero, Machiavel) au Noise Factory Studio ?
Le processus a été assez simple finalement : j’ai enregistré toutes les préproductions chez moi dans mon studio, puis mon batteur a placé des batteries dessus, et ensuite nous sommes allés ensemble en studio pour enregistrer les batteries au Noise Factory. La pièce principale du studio est très haute et permet d’avoir beaucoup de room sur l’enregistrement, ce qui est plaisant pour le côté organique de la batterie. Ensuite, j’ai refait toutes les guitares chez moi (rythmiques, solo, .etc.). Puis on a posé la basse chez moi également, et ensuite les claviers. Puis tout est retourné chez Gérald pour le mixage. Evidemment, pendant les sessions, certains morceaux changent, au niveau structure, ou dans certains passages. Il y a un titre “Trouble“ sur le disque, qui n’était pas du tout comme ça en démo. Mais quand on a ajouté le clavier et la basse, certains passages ont pris tout leur sens, et on a changé complétement la structure, ce qui a donné un morceau d’ambiance bien supérieur à ce qu’il aurait pu être si on ne l’avait pas modifié à la dernière minute. Autre défi : le choix des titres pour un disque. J’avais une vingtaine de chansons, finis ou non, et à un moment, il faut se concentrer sur ceux qui finiront sur l’opus. J’ai dû trier…mais ce n’est pas tjrs évident de mettre certains titres de côté, même si on sent qu’ils ont encore besoin de temps……ce qui pour finir est très bien, car les morceaux qui n’ont pas terminé sur Osmium auront le temps de murir, pour former l’opus suivant, avec une autre ambiance, et d’autres attentes.
Quel a été le plus gros défi en studio pour le groupe et pour chaque musicien ?
Tout s’est déroulé assez naturellement, comme nous avions déjà préparé tout en préproduction, on gagne du temps en studio, ce qui nous permet, après chaque journée d’enregistrement, de préparer la suivante rapidement. Pour la basse, la batterie était déjà enregistrée, et mes guitares aussi, donc on a dû composer ensemble (François Hantson le bassiste et moi) la plupart des parties de basse, ce qui nous a pris plus de temps que prévu, mais ce qui finalement a résulté dans des sessions d’enregistrement assez intéressantes, aussi bien musicalement qu’humainement, c’était top. Il y a bien sur le fait que la musique instrumentale est pour moi une évidence, je suis baigné dedans depuis mes seize ans…. Mes musiciens viennent plus du rock, de la scène alternative, donc il a fallu également que je les plonge dans cet univers, ce qu’ils ont fait parfaitement bien, et à leur plus grand plaisir.
L’album était terminé en 2022 pourquoi avoir attendu deux ans de plus pour le sortir ?
Sortit un album demande une certaine préparation. Il faut trouver des partenaires, un label, un distributeur, des concerts pour supporter la sortie…etc. Personne ne veut travailler avec toi si tu ne peux pas faire écouter la musique que tu veux promouvoir Il y a donc un mécanisme à mettre en place, ce ne se fait pas en un claquement de doigts, et surtout, ce n’est pas gratuit : il faut aussi s’assurer que l’on a le budget nécessaire pour supporter les frais liés à une sortie. Donc, quand l’album a été fini, j’ai entrepris de trouver des partenaires, mais dans ce milieu, parfois, si vous ne faites pas de la musique mainstream qui va rapporter de l’argent en un temps très court, c’est compliqué et la plupart des partenaires possibles ne répondent même pas à vos demandes. J’ai vécu cela dans d’autres styles musicaux également. Donc je me suis dit, pourquoi ne pas retravailler avec Graviton Music, qui avait déjà distribué le 3eme album de mon groupe précédant (15reasons) et avec qui tout s’était merveilleusement passé. Et nous avons travaillé ensemble sur le plan de communication, les sorties diverse des singles, des clips vidéo, les interviews, les promotions diverses, ce qui s’étale également sur plusieurs mois avant la sortie officielle.
Quels sont les différences selon toi entre écrire des titres pour un album instrumental et un disque où il y a un chanteur ?
Sincèrement, c’est une discipline : à force d’avoir écouté des disques instrumentaux, et avoir travaillé avec pas mal de chanteurs, je sais comment créer une mélodie à la guitare qui ressemble à du chant et qui va devenir le thème, ou le couplet, ou le refrain. C’est vraiment le temps, et l’expérience qui forge cela. Donc chez moi c’est assez naturel. Dans certains combos, parfois, j’ai composé les lignes de chant à la guitare pour aider le chanteur (ou la chanteuse) à trouver de l’inspiration.
Qu’est que t’inspire la nouvelle génération de créateurs dans le monde actuel au niveau musical ?
Oula, bonne question. J’écoute pas mal de styles différents, allant du jazz, au métal extrême, en passant par des groupes hip hop ou électro. Là j’ai découvert Nova Twins en allant voir Korn le mois passé, et elles m’ont bien fait vibrer avec leur mélange de fusion rock et de hip hop à l’ancienne… super groupe. Mais pour Val Experience Band, c’est bien entendu mes héros comme Vai ou Satriani. Ils sont là depuis quarante ans, et continuent à sortir des albums incroyables, et nous en mettre plein la vue en concert. Donc c’est très inspirant.
Quelles atmosphères as-tu essayé de développer au fil des morceaux ?
C’est tellement varié…par exemple, le morceau “Osmium“ est basé sur un thème oriental, sur lequel j’ai rajouté du Sitar. On a l’impression d’être dans un autre pays. Parfois, c’est très ‘classic rock’ : je pense par exemple à “Back2school“ qui est un morceau qui donne à beaucoup de personnes la sensation d ‘être dans une voiture décapotable le long de la côte californienne. D’autres thèmes plus complexes comme “Don’t touch the sun“ viennent d’une décision au sujet de la façon de composer : je voulais que ce morceau n’ait pas une guitare lead ou solo, exécutant les mélodies sur fond d’une guitare rythmique. Je voulais qu’il n’y ait qu’une guitare que celle-ci fasse à la fois rythmique et solo, donc j’ai composé chaque mélodie, chaque phrasé pour que ce soit à mi-chemin entre rythmique et lead/solo.Dans “The rain may come”, je voulais écrire un morceau en hommage à mes parents qui m’ont toujours soutenu à 200%. Donc j’ai cherché des thèmes et accords qui créaient cette ambiance très plage/cocotiers dans la première partie et plus nostalgique dans la deuxième. Dans “10.000 years ago“, là, une approche complétement différente : la veille du studio pour enregistrer les batteries, j’ai composé ce morceau car je trouvais qu’il manquait un track up tempo très easy-listening. J’ai donc créé la piste de batterie avant toute chose, et puis je suis venu poser mes guitares dessus. Je pense qu’en 2heures le morceau était fait, et mon batteur l’a appris le jour même de l’enregistrement, et a pu le remanier à sa sauce. Dans “Evil Zone“, on est dans les années 80 jusque le break du milieu qui nous projette dans un funk old school , ou le saxophone vient batailler avec ma guitare.
Pourquoi as-tu choisi de mettre en avant “Don’t Touch the Sun“ et “Osmium“ ? Que représente ces deux titres pour toi ?
Pour la petite anecdote, j’avais tout réservé pour enregistrer le clip de “Don’t touch the Sun“ avec tout le groupe, mais il y a eu un soucis d’agenda, et on a décidé que je faisais le clip quand même mais tout seul. Quand est venu le moment de choisir un morceau à sortir en premier, on a hésité…montrer toute la formation, ou juste moi ? et au final, on s’est dit que ce morceau, en plus d’être original, et très mélodique mid tempo, correspondait bien à l’image que je voulais renvoyer aux gens pour le projet, pour me découvrir en tant qu’artiste solo dans un premier temps. Le second clip, “Osmium“, c’était pour faire découvrir le combo qui m’accompagne, avec des moments backstages filmés lors d’une résidence, et que tous les musiciens soient présentés (ainsi que notre fidèle ingé son). C’est difficile de choisir des morceaux pour les sortir individuellement, mais voilà, ça s’est imposé un peu par le style de chaque track : un morceau très planant focalisé sur la guitare “Don’t touch the sun“, et un autre focalisé sur l’ambiance et le groupe “Osmium“.
J’imagine que c’est un disque important pour toi vu que c’est ton premier instrumental et qu’il doit y avoir une certaine pression à se lancer dans une telle aventure ?
C’est une étape important en tant que musicien, et en tant que personne. C’est mon 1er album solo, que j’ai composé seul, et avec le cœur. J’y ai injecté du temps, de la passion et bien sûr de l’argent, donc il m’est important de le faire découvrir à un public le plus large possible. Et les musiciens qui m’accompagnent ont également la volonté de présenter cet opus sur scène, ce qui me ravit encore plus. De plus, c’est un style musical qui est très peu pratiqué en Belgique (voire pas du tout), et même dans les autres pays. Donc j’y mets une certaine fierté à défendre pour défendre le rock instrumental dans son ensemble. Et, j’espère que c’est le début d’une longue série… (sourires) J’ai fini la préproduction du deuxième, alors que celui-ci sort seulement, afin d’avoir un étape d’avance pour le futur.
Comment décrirais-tu ton évolution musicale depuis ton premier EP avec Explain, ta toute première formation ?
Fort heureusement je joue mieux maintenant qu’il y a vingt-cinq ou trente ans. (rires) En réécoutant les démos, je me rends compte que j’avais la fougue, et que mon cerveau fonctionnait à 2000 à l’heure pour composer. Je savais déjà jouer, mais mon niveau technique ne me permettait pas de jouer ou même de composer aussi bien que ce que je peux faire maintenant. Au début, quand on joue, on essaye aussi parfois de copier ses idoles, c’est naturel, puis avec le temps, on s’en inspire, et on finit par développer un style plus perso. Donc, je dirais qu’avec le temps, j’ai acquis plus de maitrise de mon instrument, plus de capacité de composition, et une approche vraiment personnelle de ma guitare et de la façon de composer Et mon expérience de groupes et de la scène métal (j’ai encore un autre groupe : Mingawash, à découvrir), ma appris beaucoup sur le plan musical, humain, et sur l’industrie de la musique dans son ensemble. Avant je voulais tout jouer et multiplier les expériences musicales, mais maintenant, avec le recul, je sais ce que je veux, et ce que je ne veux plus. (sourires)
Tu vis en Belgique comment te sens tu au niveau de la scène metal belge et mondiale ?
Scène belge : j’y suis depuis trente ans, avec différentes formations, donc je ne suis pas inconnu, mais je dois encore faire ma place avec Val Experience Band. Mais attention, je parle ici de la scène rock. Le projet n’étant pas métal a proprement dit…on pourrait parler de rock/hard rock tout au plus. Pour la scène mondiale : on verra après. (rires) Mais il y a un avantage : musique instrumentale = pas de paroles = pas de soucis ou de barrière de la langue !
Au cours de ta longue carrière on parle de trente-quatre ans quels ont été tes plus belles rencontres artistiques ?
Connaissant pas mal de monde sur la scène musicale en général, j’ai pu rencontrer beaucoup de mes idoles ou de musiciens avec qui j’ai des points communs. Mais je ne les cite pas, pour éviter qu’on me traitre de frimeur. (rires)
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