ANNA SAGE : Anna Sage

Anna Sage - ANNA SAGE
ANNA SAGE
Anna Sage
Chaotic hardcore/Post hardcore
Klonosphère/Season of Mist

Que vous soyez fan d’histoire de gangsters ou de hardcore, Anna Sage est fait pour vous ! Inspiré à la fois par l’histoire du célèbre hors-la-loi américain John Dillinger, mais aussi musicalement par feu The Dillinger Escape Plan (eux-mêmes inspirés par ce braqueur…) ou Converge, vous ne pourrez rester insensibles à l’appel énervé et chaotique de nos quatre Frenchies d’Anna Sage.

Sur ce premier album éponyme (nom de la prostituée d’origine roumaine (Ana Cumpănaș de son vrai nom) qui permit donc au BOI de devenir l’actuel FBI afin de coincer et abattre Dillinger un soir d’été 1934), ces derniers délivrent un méchant hardcore moderne et complexe, d’une redoutable percussion à ne pas mettre entre toutes les oreilles. Si vous êtes fans de The DEP, Botch, Converge, et autres formations de hardcore singulières et tout aussi énervées pratiquant riffs dissonants, rythmes déstructurés à contre-temps, et chants hurlés, vous en aurez pour votre argent. D’emblée, « The Holy Mice » (« Les saintes souris » en français) n’est pas là pour fêter le trentième anniversaire de Mickey en France mais bien pour une attaque frontale sèche et directe en pleine tronche. Les assauts sonores et soniques se multiplient tout du long (« Hostile Cage », « Lost in a Frame »…). Les breaks sont vifs, parfois lourds (« Walls Of Hate »), mais toujours rageurs, tandis que le chanteur Xavier s’époumone au micro. Le batteur Chrysal impressionne par la vélocité de son jeu, et la complexité de ses parties (l’énorme « Sinner Ablaze » qui met littéralement le feu!).


Tout n’est cependant pas un simple enchaînement de riffs qui tuent sur des rythmes déstructurés, non, la guitare de Gabriel sait être aussi plus subtile, plus mélodique qu’il n’y paraît (« Loveless » et sa fin post hardcore dans les sonorités aigues, façon The Ocean, l’interlude « Silence… », voire mélancolique (« Sinner Ablaze »). Il faut dire que l’excellente production sonore signée Francis Caste au fameux studio Sainte Marthe (Aqme, Lazy, Kickback, etc. mais aussi Seth, Arkhon Infaustus…) a permis de rendre tout à fait audible ce magma chaotique de post hardcore/chaotic hardcore, selon votre préférence, sur des paroles acerbes de Xavier à propos de manipulation, le déni mais aussi la révolte dans notre société contemporaine en crise.

Anna Sage dépeint ici un univers sombre et torturé (« Double Bind » et ses screams d’agonie), en phase avec le son. Pour un premier effort longue durée célébrant les presque dix ans d’existence du quatuor parisien, le résultat est incendiaire et s’avère tout sauf sage ! C’est parfait car c’est ce que l’on veut, alors maintenant, on veut voir tout ça en live ! [Seigneur Fred]


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