LIMBES : Au-delà des apparences

Anciennement Blurr Thrower (littéralement « lanceur de flou »), Limbes est de retour sur le devant de la scène, avec Ecluse, un premier essai brumeux et viscéral, ô combien cathartique. Rencontre avec le passionnant chef d’orchestre de cette œuvre sombre et atmosphérique parue en début d’année sur le label français Les Acteurs de l’Ombre. [Entretien avec Guillaume Galaup (multi-instrumentiste/chant) par Marie Gazal – Photos : DR]

Pour commencer, pourrais-tu te présenter ?
Je suis Guillaume Galaud, la personne qui est derrière Limbes, anciennement appelé Blurr Thrower (lire notre interview à l’époque en 2018 lors de la sortie du premier EP Les Avatars du Vide). C’est moi qui fais tout, c’est un one-man band. Je fais donc tous les instruments que j’enregistre par bande et je fais le reste, c’est-à-dire le mix et le mastering. C’est un projet pour lequel je fais donc quasiment tout de A à Z.

Blurr Thrower signifiait littéralement « lanceur de flou », voire « lanceur de limbe ». Les limbes, au sens figuré, renvoient à un endroit, un état ou un sort incertain, autrement dit « flou ». Peux-tu alors nous expliquer ton passage de Blurr Thrower à Limbes ?
Le passage entre les deux projets vient d’un changement de philosophie. Le projet Blurr Thrower, c’est vraiment un projet qui avait pour but d’aller fouiller en soi pour en faire ressortir les éléments les plus négatifs. C’était chercher à rassembler une certaine forme de lie de l’humanité à travers mes propres expériences et ma propre vision des choses. En plus, Blurr Thrower c’était un projet qui s’inspirait de beaucoup d’écrivains, de poètes, de philosophes, de politiciens aussi, pour essayer de coller au texte et à l’ambiance du projet. Limbes, c’est un projet qui se veut beaucoup plus cathartique, qui est plus simple, plus instinctif dans sa composition et sa démarche plutôt que Blurr Thrower qui était très intellectualisé et réfléchi. On arrive à cette différence qui pour moi qui est fondamentale. À l’époque, Blurr Thrower, c’était quelque chose qui était à la fois très négatif et inspiré par de nombreuses œuvres littéraires. Limbes a pour but de prendre le chemin inverse : d’extirper du plus profond des choses ce dont j’ai besoin pour arriver à faire quelque chose qui, je l’espère, est fort pour l’auditeur et le spectateur. Pour moi, ce n’est pas le même projet même s’ils se suivent de manière assez naturelle. La période Blurr Thrower est terminée. J’ai changé de vision par rapport à la musique. J’ai changé aussi la façon dont j’ai besoin de composer de la musique. Une chose importante aussi, c’est que Blurr Thrower était très lié à mon ex-femme de laquelle j’ai divorcé pendant la période de composition du deuxième album. Et suite à ce divorce, j’avais besoin de changer de nom et de projet, car il était intimement lié à elle. Voilà pourquoi j’avais besoin de changer de nom.

Comment composes-tu et enregistres-tu seul ? En bref, quel est ton processus de création ?
C’est un processus de création banal, tu sais, je ne vais donc surprendre personne par rapport à ça. J’ai un riff qui me vient en tête, je le joue. J’ai des idées, des couleurs, des parfums qui commencent à m’enivrer par rapport au riff et j’essaie de raconter une histoire à travers ça. En général, quand je compose, c’est que j’en ai besoin. C’est-à-dire que j’ai des choses à dire que je n’arrive pas forcément à dire autrement que par la musique. Le fait de composer c’est comme écrire un bouquin, une biographie, peut-être comme faire une prière aussi. C’est une forme de prière. J’écris quand j’en ai besoin et je le traduis en musique. C’est une manière très classique de composer, je pense. A partir du moment où il faut se forcer, ça ne marche pas. On ne sort jamais un bon riff quand on se force. Je pars du principe qu’il faut qu’on ait besoin de composer pour composer. Rien que l’envie, ça ne marche pas. En-tout-cas, moi je n’y arrive pas.

Spontanément, quand tu dois t’exprimer de manière musicale, est-ce que tu attrapes une guitare et tu grattes les cordes, ou un autre instrument, ou alors est-ce que tu chantes ?
Ça dépend vraiment. Parfois, j’ai seulement un thème qui me vient en tête, donc j’essaie de le poser à la guitare. Mais parfois c’est une ligne de basse qui m’attrape. Ça dépend du contexte, de ce que je veux raconter et de la façon dont j’ai besoin de le raconter. Parfois je commence avec une piste de batterie, qui est un peu particulière, qui m’inspire des couleurs, des trucs et qui amène un processus de composition. Mais c’est très varié. Ça peut apparaître à tout moment. Ça varie énormément d’un moment à l’autre.

Ce que tu dis sur l’association des couleurs à la musique, ça me fait penser à la synesthésie. Est-ce que tu l’es, tu te reconnais là-dedans ?
Je ne sais pas si je suis synesthétique, cependant les couleurs et les parfums c’est quelque chose qui me parle beaucoup. A chaque fois qu’on compose, je trouve que tout peut être associé à des formes, à des couleurs. Il y a des choses qui sont fortes, des albums qui sont bourrés de couleurs. Je cite un exemple dont je parle souvent, l’album de Blut aus Nord MoRT et Odinist, que j’associe à plein de couleurs qui sont très lumineuses, très automnales, alors que ça n’est que de la musique. A l’inverse, tu prends les travaux de Dehn Sora, par exemple, que ce soit avec ses projets Treha Sektori ou Throane, je trouve que son cri, qui lui est si particulier, est une espèce de noir très gris, ça colle parfaitement à sa musique. Quand j’écoute sa musique, c’est exactement la couleur que je vois aussi et que lui je suis sûr qu’il voit aussi. J’attache beaucoup d’importance à ça. Je ne suis pas fan des musiques fades pour lesquelles on ne ressent rien, on n’est habité par rien. C’est pour ça que je vais parfois à l’excès dans certains trucs plutôt que d’aller vers quelque chose de plus simple. L’écriture d’Ecluse est très complexe. Il y a beaucoup de riffs, il y a des jeux d’harmonie qui sont très riches, il y a parfois des riffs qui s’étalent sur plusieurs cordes, sur plusieurs notes. Ce qui fait qu’il y a aussi une saturation d’information mais j’ai toujours préféré la saturation d’information au manque d’information. C’est une manière de faire. Je pense que ça change un peu aujourd’hui parce que je suis beaucoup plus apaisé dans ma vie qu’à l’époque d’Ecluse, lors de laquelle c’était vraiment le chaos, une période très compliquée. Et ça se sent aujourd’hui dans ma musique. La musique que je compose est beaucoup plus simple et beaucoup moins riche. Même s’il y a toujours beaucoup de choses, ce n’est pas dix riffs à la seconde, qui changent, qui sont très rapides, ce genre de choses.

Tu composes en permanence ou tu as des phases ?
Je compose toujours en permanence. Cependant, ça peut prendre des formes très différentes. Moi dans ma vie, principalement, je me fais chier. D’une certaine manière, je pense que j’habite ma vie par rapport à ma musique pour combler un ennui très fort. Mais ça varie énormément. Là par exemple je viens de terminer un projet de harsh noise, que j’ai fait tout seul qui s’appelle Amniose, qui va sortir bientôt, qui est vraiment très différent du black metal traditionnel en termes de composition, même si je pense que le harsh noise et le black metal sont complémentaires sur plein d’aspects. Là je compose des trucs pour un projet qui va peut-être aboutir, mais ce n’est pas du tout du black metal, c’est plus de l’ambient cinématographique, on va dire. J’arrive dans un stade où j’en ai ras-le-cul du black metal, j’en ai vraiment marre. Ça fait trois ans que je suis dessus et que c’est les mêmes riffs, les mêmes sons. Le genre me gave, j’ai besoin de faire une pause et de composer autre chose.

J’ai pu lire les paroles d’Ecluse, et j’ai l’impression parfois de lire du Baudelaire !
Je suis un très mauvais poète et je suis quelqu’un qui s’y connait très peu en poésie. Je suis peu touché par la poésie, en particulier par la poésie moderne, enfin à part quelques exceptions, la poésie moderne m’emmerde au plus haut point. C’est pas du tout pour dire que c’était mieux avant. Il y a énormément de choses pour lesquelles je suis très fier de vivre cette période-là d’un point de vue artistique. Cependant, pour la poésie, je reconnais que je suis moins touché par la façon de voir la poésie moderne que quand elle était codifiée par Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Victor Hugo, ce genre de personnes qui avaient une poésie que je trouve beaucoup plus musicale, ce qui la rend à mes yeux très percutante. Baudelaire a mis ses tripes sur la table, mais il n’a rien créé de particulier. C’est un poète qui me touche beaucoup et je pense que je ne fais que lui piller son art. Je ne crée rien. Je ne fais que reproduire le schéma de Baudelaire. J’aime beaucoup l’auteur même si en tant que personne, c’était quelqu’un, je pense, qui était un vil connard. Je suis extrêmement touché par la proposition artistique qu’il a et je ne fais que l’imiter. Donc ce n’est pas étonnant qu’il y ait une parenté avec Baudelaire. J’ai toujours fait comme ça, que ce soit pour Les Avatars du vide ou pour Les Voûtes (lire notre chronique) avec Blurr Thrower, ou pour le split avec Mütterlein, c’est ma façon d’écrire.

Limbes s’est produit en live, contrairement à Blurr Thrower qui ne s’est jamais produit sur scène. Comment s’est passé le contact avec le public ? Sa réception de ta musique ?
Ce n’est pas la première fois que je fais du live, en fait. J’ai fait pas mal de lives depuis la sortie du split avec Mütterlein. Je voulais me lancer dans le live, parce que c’est une expérience que je voulais partager et j’avais besoin de le faire pour plein de raisons. J’ai une composition live particulière parce que je joue seul avec des samples. C’est pas du tout un concert avec un groupe, il n’y a pas de batteur, pas de bassiste, pas de deuxième guitare. Je chante, j’ai une guitare et des samples, ce qui est incongru dans le black metal, mais ça se voit beaucoup dans d’autres genres, je pense à la cold wave ou au post-punk, c’est très commun qu’il n’y ait qu’un seul musicien qui soit sur scène. C’est une disposition qui ne me paraît pas incongrue et qui n’est pas inexploitable dans le black metal. Les concerts de manière générale se passent très bien. Je m’investis beaucoup dans les concerts donc j’en ressors facilement épuisé, autant physiquement que mentalement. Je pense que j’arrive à créer une expérience forte auprès du spectateur, parce que le live est conditionné pour être très intense et c’est une forme d’intensité qui n’est pas solennelle, il n’y a pas de corpse paint, ou quoi que ce soit, c’est moi qui m’arrache devant le public le mieux possible. Il y a de très bons concerts de black metal, mais c’est possible qu’il y ait aussi une forme de standardisation du black metal de manière générale, y compris sur scène. On a l’habitude de groupes qui partent en tournée, qui font toujours le même set, aucun problème, dont le live est très codifié et ne reflète plus la forme d’intensité presque naïve qui moi m’habite. Mon live est très naïf, je me laisse porter, je laisse libre cours à mes émotions durant le set. Forcément, il y a certaines personnes qui sont touchées et d’autres qui ne le sont pas. De manière générale, ça crée quelque chose d’important auprès du spectateur. Le Klub à Paris n’a pas déjoué à la règle, le dernier concert s’est très bien passé, à la péniche Antipode (Paris) aussi ça s’est très bien passé, ainsi qu’un concert à Nantes aussi. Ça se passe bien.

Quel effet voulais-tu créer avec cette pochette qui, au premier regard, semble pleine de tendresse, avant qu’on se rende compte de ces aiguilles/épingles sous les ongles ?
J’aime beaucoup les pochettes qui ont un double impact. On a le premier contact, puis on a le second contact qui vient et qui va changer notre perception initiale de la chose. Je pense avoir attrapé ça à partir de l’album Les Voûtes : c’est un bouquet de fleurs qui est dans une pipe à opium. Manque de chance, plus personne ne sait à quoi ressemble une pipe à opium (rires). Là pour le coup, on s’est un peu raté, avec Cäme (Roy de Rat), l’ancien artiste graphiste des Voûtes, mais on le savait. On se délectait de tous les messages de la part des blackeux qui finalement ne savent pas grand-chose de la drogue. Je trouve ça très marrant. C’est devenu une private joke avec Cäme justement ! On se disait : « Ah ouais les gars vous n’avez pas compris en fait ». C’était ma pipe à opium en l’occurrence, mais j’aurais dû prendre un truc plus simple avec du recul, genre une cuillère avec des flammes pour évoquer l’héroïne. Mais écoute, c’est comme ça, c’est fait, je n’ai pas de regret. C’est une photo que j’avais prise moi-même dans une période très sombre, je sais exactement quel sens a cette photo, Cäme sait très bien quel sens a cette photo. On a toujours bien aimé faire des pochettes comme ça qui trompent le spectateur. Limbes, c’est une musique qui est très complexe, qui nécessite peut-être pas mal d’écoutes pour pouvoir être pleinement comprise, être pleinement digérée, et à mes yeux c’était important que la pochette fasse cet effet aussi. On est obligé de regarder plusieurs fois pour comprendre exactement ce que ça dit. En termes de sens pur, la pochette reflète le thème de l’album qui était énormément basé sur la relation toxique, les relations toxiques que je pouvais créer et que j’ai subies, c’est dans les deux sens. Je me critique aussi moi-même à travers l’œuvre par rapport à ça. La thématique des épingles à nourrice sous les ongles renvoie aussi ça, le côté traquenard. Pour moi, le bon black metal, c’est aussi un black metal qui fait cette chose-là aussi, qui tend un piège à l’auditeur. Je prends le black metal très au sérieux. C’est une musique qui se doit d’être intense dans sa composition et dans son message. C’est pour ça que c’est important de tenter de faire mal à l’auditeur. La pochette est la première accroche qu’on a avec un album et tenter de faire mal au spectateur, c’est important aussi je trouve.

En parlant de drogues, est-ce que les substances jouent un rôle sur ton regard artistique et sur ta façon de faire de la musique ?
Ça l’a été en tout cas, c’est sûr. Il y avait une période où je ne pouvais pas composer sans drogue. J’inclus l’alcool dans les drogues. Ça a été hyper important jusqu’à Ecluse, pour lequel je composais à 90 % sous substances, diverses et variées. Aujourd’hui, j’essaie de m’en détacher. Le prochain album de Limbes, j’aimerais bien le faire sobre, à quelques exceptions près. J’ai juste un traitement médicamenteux que je prends suite à décision psychiatrique, mais au-delà de ça je n’aimerais pas prendre d’autres drogues. J’aimerais bien tester ça, ce serait un album très vite très différent, beaucoup plus lumineux. J’aimerais bien changer cette façon de travailler.

J’ai vu que tu t’étais engagé à reverser tous les fonds de ton concert à la péniche Antipode du 29 mars 2023 pour soutenir les professeurs en grève, vu l’actualité récente et le passage en force de la réforme des retraites par le gouvernement. Considères-tu ton expression artistique comme politiquement engagée ?
Tu termines l’interview là-dessus ? (rires) Ok, c’est parti ! Déjà, premier point, moi, humainement je suis très politisé. J’ai des valeurs politiques qui m’habitent de manière très franches et assumées. Ceux qui me suivent sur Twitter ou sur Insta connaissent très bien mes opinions politiques, je partage beaucoup d’articles, d’éléments qui me touchent. Je n’ai pas envie que pour ma musique on différencie l’œuvre de l’artiste. Je pars du principe que Limbes, au même titre que Blurr Thrower, c’était l’expression de moi-même et la partie politique, on ne peut pas me la décorréler parce que je suis quelqu’un de très militant, très engagé de manière générale, sans tomber dans une forme d’excès qu’on peut retrouver qui est tout à fait discutable, je ne suis pas du tout contre ceux qui sont très militants au sein de la scène. Je ne m’intègre pas par rapport à ça, mais malgré tout je pense que, oui, faire de la musique, c’est faire un acte politique. Ce qui se passe aujourd’hui en France, ça me choque, enfin, je suis très en tension par rapport à ça. Je trouve ça très grave ce qu’il se passe en France parce que ça illustre plein de choses. Au même titre que nos amis d’Inner Save States avec qui j’ai joué, je pense que c’est important de pouvoir participer aux luttes qui s’organisent et qui, à mes yeux, doivent s’organiser, par rapport à ce qu’il se passe en France. C’est une manière pour moi de participer avec mon art. D’autre part, ça me permet de rendre mon art politique et d’afficher clairement mes convictions politiques et donc ne pas mentir à l’auditeur, parce qu’il y a toujours un auditeur qui ne va pas comprendre, ne pas savoir, etc. Mais je sais qu’il y a plein de personnes pour qui différencier la politique de l’art, c’est important, même si pour moi c’est strictement impossible. Comme ça, ça me permet de ne pas trahir l’auditeur et de clairement lui exprimer : « Attention, Limbes a telle couleur politique. Si ça te dérange, va voir ailleurs, il y a plein d’autres artistes qui sont dits ‘apolitiques’ et qui pourraient plus te convenir ». Ensuite, il y a une deuxième chose, et je ne le dis pas souvent parce que c’est toujours un sujet très épineux la politique dans la musique et notamment dans le black metal, j’aimerais faire une parenthèse qui est pour moi extrêmement importante dans un objectif de clarté avec l’auditeur. Romain Perrot, qui est un artiste de harsh noise, pionnier dans un genre qui est le harsh noise wall, a été interviewé récemment sur la radio Raje, je t’invite à l’écouter, elle est fascinante. D’abord parce que le mec est hyper brillant et à un moment on lui pose une question sur la politique dans le harsh noise justement. Romain Perrot dit : « Moi aujourd’hui, je n’ai pas besoin d’être politisé dans ma musique, parce que ma musique est basée sur des valeurs qui ont été promues par le harsh noise au travers de groupes féministes, au travers de groupes anti-communautaristes, au travers d’Afro-américains, de tout type de personnes. Ma musique fait qu’on n’est pas obligé de prendre la parole par rapport à ça parce qu’on est habité par cet environnement-là. » Le black metal, ce n’est pas ça. Au contraire ! Le black metal quand on regarde sa genèse, il est habité par des personnes dont les valeurs sont à mes yeux assez nauséabondes. C’est pour ça que moi, je n’ai pas envie de me reposer sur des valeurs et je veux afficher des valeurs différentes. Parce que même si aujourd’hui la scène évolue drastiquement, je pense qu’on a encore besoin de communiquer des valeurs différentes parce qu’on n’a pas ces mêmes ressorts, ces mêmes thèses qui nous habitent à la racine, de manière radicale. C’est important de pouvoir parler politique de manière indirecte. Je ne suis pas pour avoir un discours militant au sein de la scène, même si de manière indirecte je le fais. En-tout-cas, je veux pouvoir être clair par rapport aux valeurs qui m’habitent parce que c’est important de les communiquer parce qu’il y en a pour qui c’est important et qui hésitent à se jeter dans cette scène à cause de ça. Je suis sûr qu’il y en a qui sont de l’autre bord et qui considèrent que c’est une trahison au black metal. Mais comme ça, je leur dis texto : « Ce n’est pas pour vous, cassez-vous ! ». (rires) Je n’ai pas envie de me battre. Je me bats suffisamment dans ma vie, je lutte contre des dépressions et des angoisses qui sont majeures. J’ai des valeurs, qui m’habitent : des valeurs pro-féministes, anti-communautaristes, des valeurs de partage, d’acceptation, d’écoute, de respect… De manière indirecte, je pense que ça se retrouve au final dans ma musique.


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