MÒR : Pour qui sonne le glas

Le son de la tempête approche ! Un vent nouveau souffle sur la scène black metal française depuis déjà plusieurs années, voire décennies. En témoigne par exemple Hear the Hour Nearing!, premier né du groupe Mòr. Originaire de Rouen, celui-ci fait résonner, près d’une décennie après sa première démo, une poésie mystérieuse et spirituelle imprégnée d’un romantisme noir. Une œuvre vouée à l’immensité, et ce, bien loin des grandiloquences… Entretien avec Lord Telümehtår (chant, guitare) et B. (guitare) par Louise Guillon – Photos : DR]

Bonjour à vous, j’espère que vous allez bien. Première question qui me brûle les lèvres, quels sont vos sentiments, votre ressenti à la sortie de ce premier album après dix ans de carrière ?
Bonjour et merci de penser à nous pour cette interview. Le sentiment principal, étant donné la durée séparant notre démo de cet album (soit neuf ans !), est un sentiment de soulagement évidemment mêlé à une plaisante satisfaction.

Pourriez-vous nous donner quelques explications sur l’origine de votre nom Mòr ?
Ce mot veut dire « grand » en gaélique écossais. Son sens et sa sonorité nous séduisaient. C’est un adjectif assez commun pour désigner les montagnes en Écosse.

L’artwork de l’album est sublime (notamment en digipack). Avez-vous fait appel à un artiste en particulier ? Aviez-vous d’ores et déjà une idée en tête très précise de ce que vous souhaitiez mettre en avant sur la pochette ?
Merci ! Oui, nous avons sollicité l’artiste Sözo Tozö (Ndlr : Sophie Turbé de son vrai nom, qui a déjà travaillé pour les artworks de Lunar Tombfields, A Pale December, Deadyellow, Karne…). Son travail nous parlait et son univers visuel pouvait pleinement correspondre à Mòr. Nous n’avions pas d’idée précise de visuel : nous lui avons proposé de s’inspirer des paroles du titre « Sutcivni Los », extrait d’une traduction d’un texte de Goethe (le titre de l’album provient d’ailleurs de ce poème). Sözo nous a ensuite soumis plusieurs esquisses parmi lesquelles se trouvait l’ébauche de l’artwork final.

Pourriez-vous nous parler un peu plus du titre « Eden » ? Je dois avouer que les paroles « Visit the kemet lands » m’ont intriguée. À la première lecture, j’ai pensé à l’Égypte ou une référence à la couleur noire mais vous me donnerez sans doute tort…
Nous avons puisé notre inspiration dans les textes alchimiques, mythologiques ou encore psychologiques. Et on te donnerait plutôt raison sur tes deux propositions : effectivement, le terme « Kem » tirerait sa source d’Égypte et symboliserait ou signifierait la couleur noire. (sourires)

On ressent des influences diverses dans les techniques et les choix musicaux qui sont notamment faits sur pour un résultat sonore très brut. Au-delà du black metal, empruntez-vous au hardcore et à la musique punk ?
Consciemment, peu. Inconsciemment, sûrement plus. Le black metal des débuts s’inspirant de l’énergie du punk, il en transparaît probablement un peu dans notre musique.

Combien de temps de travail cet album a-t’il représenté ?
Une décennie de travail ! Plus sérieusement, c’est une question difficile. Avec les changements de line-up, les emplois du temps de chacun, etc., le travail autour de Mòr fût en dents de scie, parfois effervescent, parfois moins. L’enregistrement de l’album s’est fait en plusieurs étapes, avec des durées elles-mêmes parfois étirées entre elles.

Quelques dates sont d’ores-et-déjà programmées en France et en Europe pour promouvoir ce premier album. Êtes-vous excités à l’idée de monter sur scène et de jouer live devant un public européen ?
Oui, tourner est toujours une expérience enrichissante et excitante, d’autant plus lorsque l’on varie les pays ainsi que les nationalités. C’est à la fois un partage et une confrontation avec les différences.

Publicité

Publicité