ON THORNS I LAY : On Thorns I Lay

On Thorns I Lay - ON THORNS I LAY
ON THORNS I LAY
On Thorns I Lay
Dark/doom metal
Season of Mist

Apparu dans les années 90 sur la scène athénienne au côté des dieux grecs du metal extrême, tels que Septic Flesh (devenu Septicflesh en un seul mot), Nightfall, Rotting Christ, ou Necromantia, On Thorns I Lay a bien évolué depuis ses débuts sur le label français Holy Records qui les lança, comme bien d’autres formations méditerranéennes à l’époque… Pratiquant alors un death/doom metal atmosphérique avec chant féminin proche de ses comparses de Septic Flesh en moins théâtral (les remarqués Sounds of Beautiful Experience et Orama malgré leurs défauts), il avait commencé à épurer et sophistiquer son style plus gothic dès son troisième album, Crystal Tears (probablement un de leurs meilleurs opus dans un registre goth metal) et Future Narcotic (a contrario, probablement leur opus le plus faible), tentant de se rapprocher des Italiens de Lacuna Coil, alors en pleine ascension. Mais faute à des productions jugées parfois approximatives et surtout le déménagement de ses membres fondateurs pour Bucarest en Roumanie pour poursuivre leurs études de médecine, cela compliqua les choses. Eh oui ! Pour rappel, on ne vit que difficilement de la musique metal, surtout dans ce sous-genre ! Tout le monde n’étant pas Metallica ou plutôt ici en l’occurrence Septic Flesh pour la Grèce (et encore principaux ses membres, les frères Antoniou, ont d’autres activités parallèles comme le graphisme ou la production sonore, ou la banque pour Sotiris Vayenas). On Thorns I Lay continua malgré tout avec un nouveau line-up entre 1998 et 2002, pour finalement splitter en 2006. Revenu sérieusement aux affaires en 2015 avec Eternal Silence (Sleaszy Rider Records), puis Aegean Sorrow (Alone Records) avec notamment son single « Erevos« , cela leur permis au moins de sortir la tête de l’eau après toutes ces années d’absence, et refaire parler de lui, et ce, malgré la baisse de popularité du metal atmosphérique…

Puis Threnos, plutôt réussi et inspiré par les divinités des Furies dans la mythologie grecque, vit le jour chez Lifeforce Records en 2020 en pleine pandémie, là encore manque de bol. Entre-temps, le chanteur historique Stefanos Kintzoglou laissa sa place au micro, cela pour des raisons personnelles, à un certain Peter Miliadis (Double Square, Dimlight, ex-SlavEATgod). Renouant avec un label français, Season Of Mist, On Thorns I Lay compte bien affirmer de nouveau aujourd’hui son nom avec ce dixième album éponyme. Si le premier single découvert il y a quelques mois déjà, était correct mais assez basique avec son doom/death mélodique, le second « Thorns Of Fire » (situé en fin d’album) s’avère toutefois plus convaincant, bien heavy et mélancolique, mais surtout doté de ce doux parfum méditerranéen… A la moitié de l’album, une autre chanson du même tonneau, « Crestfallen », séduira également les amateurs du genre.

Bien sûr, on reconnait les liens de cousinage et connexions artistiques évidentes sur la scène hellénique d’On Thorns I Lay avec ses collègues de Septicflesh, comme par exemple sur le morceau d’ouverture « Newborn Skies », extrêmement heavy dans ses riffs et sa rythmique, ses soli de guitare si caractéristiques, et aux superbes orchestrations rappelant les maîtres du genre et l’œuvre de Christos Antoniou (que ce soit dans Septicflesh ou Chaostar), absent pourtant sur ce coup-là malgré ce que l’on pourrait supposer à l’écoute du disque excellement produit par un ancien Septic Flesh, Fotis Benardo (actuel Nightfall, ex-Necromantia, ex-Nightrage, ex-Chaostar…) aux Devasoundz Studios. Côté chant, il manque cependant quelque chose pour apporter la petite touche de charme. Si le nouveau chanteur Peter Miliadis fait le job et assure vraiment avec ses growls plus que convaincants, cela manque de contraste, de balance, et du charme justement, apporté jadis par un chant féminin, même s’il était parfois futile et un peu formaté comme à l’époque de Future Narcotic (2000). Et où est donc passé le violon ? Quelques instruments traditionnels peuvent se faire entendre ici ou là (comme sur la fin de « Thorns Of Fire » mais ils sont samplés pour la plupart), ou une guitare acoustique (juste avant le magnifique solo de « Raise Empires »), mais c’est bien maigre au final. Par conséquent, si cela fait plaisir d’entendre On Thorns I Lay avec cet album vraiment profond, lourd (dans le bon sens du terme) et mélancolique, où tout est bien plus carré techniquement qu’il y a vingt-six ans (heureusement !), il faudra quand même davantage au quintet athénien (sextet à la scène avec le claviériste), y compris en live sur scène, pour se démarquer de la concurrence arrivée entre-temps sur la scène death/doom atmosphérique s’il ne veut pas retomber dans les abîmes de l’oubli. [Seigneur Fred]

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