SETH : La France des Maudits

La France des Maudits - SETH
SETH
La France des Maudits
Black metal
Season of Mist

S’il y aura clairement eu un avant et après La Morsure du Christ (2021), précédent opus qui revoyait le sextet bordelais revenir à son amour pour l’alexandrin français grâce à son nouveau chanteur Saint Vincent, et plus globalement à un black metal mélodique de grande classe, leur septième méfait réalisé encore une fois au studio Sainte Marthe à Paris, renouvelle cette excellence, dans un contexte actuel qui fait ici étrangement écho. Puisant dans ses propres racines, Seth se renouvelle et se surpasse. Hasard des circonstances mais pas du calendrier (la date de sortie étant définie au 14 juillet 2024), La France des Maudits possède tout ce que l’on aime (ou déteste) chez Heimoth et sa horde : des riffs à la fois tranchants et mélodieux, imprégnant une véritable aura mystique (le furieux single « Et que vive le Diable ! ») avec des arrangements et des intros aux ambiances recherchées jusqu’à l’extrême (« Paris des Maléfices », « Dans Le Cœur Un Poignard »), le tout sous une production sonore puissante et plus intense encore que sur La Morsure Du Christ.

Les blasts beats ne sont pas tombés aux oubliettes pour autant (« La Destruction des Reliques »). On se délecte de chaque partie de guitares tellement c’est beau et intense, mais aussi des claviers grandioses et raffinés signés une nouvelle fois Pierre Le Pape. Une œuvre riche, captivante, aux compositions délicieusement sombres mais mélodieuses, et, à l’instar des jeunes générations montantes sur la scène black metal française comme Griffon, Aorlhac ou A/Oratos qui s’inspirent aujourd’hui de Seth, La France des Maudits s’apprécie à plusieurs niveaux, et notamment lyrique, avec en thème central ici la Révolution française revisitée par le prisme plus personnel des opprimés et des rebelles malheureux à la marge de notre société. Enfin, ne manquez pas à la fin de l’album, la chanson bonus « Initials BB », dont l’égérie n’était autre que B.B. en 1968. Là encore, l’histoire semble se répéter à travers cette reprise surprenante de Gainsbarre revisitée par Seth, version qu’aurait peut-être appréciée le rebelle à la tête de chou… [Seigneur Fred]

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