Recovery démarre fort avec « And I’m an Addict » et son riff entraînant, et l’on retrouve déjà ce côté shoegaze assumé, marque de fabrique inhérente à l’album. Le frontman Mark Tindal est en pleine possession de ses moyens (chant hurlé et spoken-words) et fait maintenant certainement partie de la crème des frontmen post-hardcore (parmi Joël Quartuccio de Being as an Ocean, Jordan Dreyer de La Dispute, Mike Hranica de The Devil Wears Prada pour ne citer qu’eux), tandis qu’une grosse partie du chant clair est assurée avec brio par le batteur Kieran Smith, chose jamais aisée, mais qui se fait plaisir avant tout sur « Chemical Counterpart ». Toutes sortes d’émotions traversent l’album dont la nostalgie et la colère. On ressent par exemple l’urgence de « When the Lights go Off », la sensibilité du prenant « Blue », le côté très direct de « Rats », ou bien la lourdeur (cette basse !) et la puissance de « Ghost Town ». Et que dire du surprenant « The Cave » qui aurait pu figurer en bonne place sur le Waiting For Morning to Come de qui vous savez. To Kill Achilles ne se laisse pas entraîner non plus sur le chemin du mainstream en n’abusant pas du chant clair, et évite donc la côté mièvre de certaines formations du genre. Et puis, quelle fin d’album avec le titre éponyme « Recovery », hérissement de poils garanti ! Pour ceux auraient été déçus par le dernier Being as an Ocean (Proxy : An A.N.i.M.O. Story) avec son côté mainstream embarrassant (et moins de chant hurlé), To Kill Achilles vous réconciliera peut-être avec ce style musical qu’est le post hardcore/emocore. Un must have assurément de 2023. [Norman Garcia]
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