S’ouvrant sur une intro grandiloquente digne d’un film hollywoodien, vite secouée par un air rappelant Epica et les growls de Mark Jansen, c’est pourtant un autre groupe néerlandais auquel nous avons à faire, baptisé Haliphron, qui ouvre cette chasse noire sur fond de symphonie black/death metal. Si les growls et screams de Marloes Voskuil (ex-Izegrim) impressionnent d’emblée (elle a beaucoup travaillé son spectre vocal durant la pandémie depuis l’arrêt de son ancienne formation.), musicalement on flirte trop facilement ici avec Epica donc, mais aussi Dimmu Borgir (les superbes parties de claviers de David Gutierrez Rojas copiées sur celles de Mustis), même si bien sûr il y a pire comme influences. Pour les parties plus complexes, on pourrait même y déceler quelques similitudes avec le regretté side-project Hollenthon d’un autre artiste néerlandais, Martin Schirenc (de Pungent Stench), dans les arrangements symphoniques combinant ces côtés dark et extrêmes omniprésents assez pointus techniquement, sans les touches folk toutefois. Encore une fois, il y a pire comme référence. Ce qui est essentiel ici, c’est l’ambiance de Prey. Elle est sombre, prend aux tripes, et c’est relativement dynamique paradoxalement à l’instar du second single « Human Inferno ».
Mais l’ensemble sonne presque trop propre, la faute peut-être à un manque de personnalité qui se fait sentir, ce qui est pardonnable pour un premier album malgré l’expérience de chacun des membres de ce nouveau monstre sur la scène extrême symphonique. Les riffs de guitares pourtant bien heavy signés Jeroen Wechgelaer (ex-Izegrim) et Ramon Ploeg (Bleeding Gods), accompagnés à la solide section rythmique par la charmante bassiste Jessica Otten (ex-Dictated, ex-Asagraum (live), Bleeding Gods également) et l’actuel cogneur de God Dethroned, Frank Schilperoort, ne suffisent pas à faire oublier les références précitées des maîtres du genre. On suit volontiers Haliphron de très près car le potentiel est là. Seul le temps nous le confirmera. [Seigneur Fred]
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