OBSCURA : A Celebration I – Live In North America

A Celebration I - Live In North America - OBSCURA
OBSCURA
A Celebration I – Live In North America
Death metal technique live
Nuclear Blast

Comment mieux retracer vingt ans de carrière musicale que par un album concert ? Deux ans après l’excellent A Valediction (qui ouvre d’ailleurs la setlist avec les mélodieuses notes introductives de « Forsaken »), le groupe allemand nous plonge dans son histoire, comme on s’enfonce dans les profondeurs de la terre avec « Emergent Evolution » tiré de Diluvium (2018) suivi d’« Ode to the Sun » issu d’Akróasis (2016). C’est avec « The Anticosmic Overload » que nous retrouvons l’Obscura du début du XXème siècle (il faut dire que Cosmogenis en live n’a pas pris une seule ride), rapidement suivi des cordes sèches de « Septuagint » : mélodique, propre, efficace. Brutal aussi. Les morceaux se succèdent avec un naturel déconcertant malgré les années qui séparent leur écriture. Mais ils sont bien tous animés par la même passion : celle d’un groupe fier de défendre son patrimoine sur scène, vingt ans après sa création ! Les pontes du death mélo’ technique s’en donnent à cœur joie sur cet opus live jusqu’à jouer leurs plus anciens morceaux avec un plaisir manifestement aussi intense que les plus récents !

Le son est impeccable, ce qui est obligatoire tant leur musique est pointue. Malheureusement ce n’est jamais gagné lorsque le chant est saturé et la double pédale frappe à profusion (ce qui arrive parfois en live à leurs rivaux américains de Nile par exemple). On appréciera ainsi la basse fretless de l’ex-Pestilence Jeroen Paul Thesseling. Dommage qu’il n’y ait plus dans leurs rangs par contre l’excellent batteur Hannes Grossmann (ex-Necrophagist) parti en 2020 chez Triptykon au côté de Tom. G. Warrior, mais toujours au sein d’Alkaloid avec son collègue guitariste Christian Münzner ici présent (lire notre interview d’Alkaloid en 2023 ici). Les morceaux sont incroyablement exécutés, les phases de chant crié de Steffen Kummerer et de guitare mélodico-technique s’enchainent avec fluidité tout au long d’une setlist judicieusement choisie. C’était bien le meilleur hommage possible à leur death metal raffiné aux influences parfois thrash (Münzner évolue aussi dans Paradox) et black metal (Kummerer officie également dans Thulcandra et a été guitariste de session live pour Secrets Of The Moon) à la fois progressives et technique. L’ombre de Necrophagist est, certes, lointaine pour Christian Münzner, mais aura mené le guitariste allemand jusqu’ici… Un régal donc pour nos oreilles, une célébration en public tant pour les fans de la première heure que pour les amateurs de musique extrême de qualité en général. Ce premier album live intronise Obscura comme l’une des références établies du techno-death metal, dévoilant au passage de mémorables enregistrements qui resteront gravés dans les annales du genre grâce à cet admirable A Celebration I – Live In North America. [Marie Gazal & Seigneur Fred]

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